Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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jeudi 5 février 2004

Baillon

Avec un titre pareil, vous allez croire que je me suis mise au SM ; pas du tout, ça ne m'interesse pas tellement pour l'instant.

Mon baillon est tout psychologique : il m'est impossible de dire les mots qui bouillonnent en moi ces jours-ci... peut-être lorsque ma tête tournera moins?

Je passe une semaine merveilleuse, je crois que j'avais oublié de vous le dire.

C'était fait exprès!

Je suis allée voir l'ophtalmo, hier. Il m'a prescrit des lunettes et des lentilles, je vais savourer ce confort...

Mais dans la salle d'attente, j'ai eu envie de rire. Les deux magazines sur le dessus des piles m'ont fait des clins d'oeil...

Biba : "Sexe - les filles aussi ne pensent qu'à ça"

L'ordinateur individuel : "Installer son réseau {avec ou sans fil}"

C'était fait exprès je pense...

Dépendance affective

djrom m'a fait réfléchir au besoin que nous avons de ceux que l'on aime. Je vous mets un extrait de son mail :

" [...] pour gérer la dépendance affective, j'ai les trois techniques classiques :

1. la technique dite "du mâle" : je ne ressens rien, je nie tout en bloc, je refuse et je subis en silence, en ravalant ma douleur, parce que je suis un pur, un dur. Déjà essayé, ça ne marche pas, mais alors pas du tout.

2. la technique dite "de sioux" : une tactique subtile qui consiste à la fois à satisfaire ladite dépendance (voir la personne, passer des moments cools avec elle), et à développer d'autres relations en même temps, pour peu à peu arriver à équilibrer tout ça et à ne conserver de la dépendance plus que le plaisir d'une amitié. Le problème, c'est qu'elle ne peut pas s'appliquer ici, étant donné que je suis dans l'incapacité de laisser libre cours à la dépendance affective (350 bornes, c'est loin)

3. la technique dite "expérimentale" : essayer d'en parler à la personne, de partager le ressenti, et tenter de se soulager comme ça.

Comme tu peux le constater, j'ai choisi la technique n°3. D'où ce mail. "

Je pensais qu'il existait une manière de vivre l'amour sans en être dépendante, sans en souffrir. En parlant avec Lunar, je lui expliquais que nous étions sans doute arrivés à un équilibre sans dépendance. Il me répondit que nous étions dans le cas n°2. En quelques mots, il reconnaissait son besoin de moi, me montrait ma dépendance à lui... Il a le don pour dire en une phrase plein de choses, il arrive souvent à me faire taire pour mieux réfléchir. J'ai pas aimé devoir admettre qu'il avait raison.

Il est parti au ski cette semaine ("loisir de riches"). Il m'a appellée avant le départ, pour me dire qu'il avait rangé sa chambre, que je pouvais l'utiliser, et qu'il m'aimait. La semaine précédente, il m'avait appellé sa "très chère et très tendre"... alors oui petit Lu, t'as le droit d'être mièvre toi aussi, mais comprends que je demande qui m'appelle, dans ces cas-là!

Lunar est parti au ski pour une semaine. Ca nous arrive de ne pas nous voir pendant plusieurs jours, quand on n'a pas le temps ou l'envie, sans problème, sans avoir besoin de se prévenir ou de se donner des nouvelles - on se manifeste juste lorsqu'on a le temps de se voir. Et j'aime bien, aussi, utiliser sa chambre quand il n'est pas là - ça me permet d'avoir un peu de l'intimité qui manque en colocation avec mon frère. Mais oui, la chambre de Lunar sans Lunar, c'est comme la tartine sans confiture, comme le soleil sans chaleur. Le lit de Lunar sans Lunar, c'est triste. Lire "sans titre" sans pouvoir en parler avec Lunar, c'est un peu vain - les gens qui m'entourent ne suivent pas, ne veulent pas suivre ma réflexion politique - je ne dis pas adopter, mais juste se demander où j'en suis et suivre ma progression au milieu de concepts nouveaux -, se moquent gentiment de mon anarchisme et je me retrouve seule dans ces vastes étendues non cartographiées, comme lorsque je me suis aventurée dans l'amour libre sans pouvoir en parler autour de moi, parce que ça choquait, ou inquiétait, ou juste parce qu'ils s'en foutaient.

Une semaine sans Lunar, pour prendre conscience de ma dépendance affective. Le réaliser, c'est déjà devoir se poser tout plein de questions qui ne me plaisent pas...

Et encore, si je n'avais que cette dépendance-là, hein. Les miennes sont multiples, et elles se multiplient sans cesse. Mais je suis étirable jusqu'au ciel.

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.