Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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Chaussette retrouvée

À Paris, j'ai vu Anna. Anna, c'est ma soeur d'été allemande : j'ai passé avec elle tous mes été pendant dix années, de 8 à 18 ans. C'est ma plus ancienne amie d'enfance, quelqu'un avec qui j'ai grandi, qui m'a apporté et à qui j'ai transmis un peu de moi-bizarre. Très différentes et pourtant très proches, elle blonde et moi brune, elle petit garçon manqué et moi toujours en robe l'été, elle ayant toujours plein de projets et moi passant l'essentiel de mon enfance à lire, elle capable de jouer de nombreux instruments de musique, réalisant de superbes aquarelles et dessins, passionnée d'histoire et allergique à la chimie, un peu couvée par ses parents alors que les miens me semblaient pafois indifférents, un peu amusée par mes amours mais toujours prête à écouter mes états d'âme, et tant d'autres choses encore.

Avant, on se voyait tous les étés, on s'écrivait pendant l'année. Depuis quelque temps, nos rencontres se sont espacées, et là ça faisait deux ans qu'on s'était pas vues. Mais on a pas hésité lorsque je suis sortie du métro, nous nous sommes reconnues tout de suite et la serrer dans mes bras a immédiatement aboli toute gêne. Nous avons décidé vite de ne pas aborder nos souvenirs, parce que nous pourrions les développer pendant des mois. En parlant seulement des deux années creuses, sans réussir à tout dire, nous avons quand même parlé pendant quatorze heures non-stop. Je lui ai raconté mon passage à la non-exclusivité, mon travail, la vie avec Eve et Romain, l'arrêt de mon travail, ma vie en squat, mes idées politiques, elle m'a confié ce qui avait fait sa vie pendant ce temps. Les mots étaient fluides, pour la première fois nous échangions en français parce que mon allemand est vraiment trop loin mais avec des excursions dans la langue de Goethe et celle de Shakespeare quand nécessaire. J'ai réalisé que la France en est à l'âge de pierre pour ce qui est de l'intégration des idées féministes, et ma discussion quelques jours plus tard avec Izys m'a d'ailleurs appris qu'il en était de même pour les réflexions sur le genre, bien plus avancées dans les autres pays occidentaux.

Enfin voilà, j'ai retrouvé quelqu'une qui m'est chère. Elle va venir me rendre visite un des ces jours, nous pourrons remuer nos souvenirs...

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.