Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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vendredi 20 mai 2005

Forfait

Post excessif, subjectif, âmes sensibles s'abstenir.

Elle a débarqué chez moi. Violence. A commencé à hurler. Violence. M'a coincée. Violence. A porté la main sur moi, m'a imposé son contact lorsque je le fuyais. Violence. M'a dit "d'arrêter de faire du cinéma" lorsque j'ai pleuré. Violence. M'a provoquée, acculée, jusqu'à obtenir la réaction violente qu'elle voulait. Violence. M'a maintenue serrée lorsque je lui hurlais de me lâcher. Violence.

Je croyais que ma vie était complètement détruite, visiblement il restait quelques pierres - mon sentiment de sécurité à la maison, mon envie que tous mes cohabitants ne soient pas impliqués dans ma vie privée, mon contrôle nerveux.

Alors oui, elle l'a eue, sa "discussion". Elle m'a redonné sa version des choses, insistant pour me voir confirmer tel ou tel point mais jamais pour entendre ce que moi j'avais à dire. Elle a pu me répéter les mêmes reproches ressassés, j'ai pu lui redire que j'avais merdé. Visiblement ça justifie qu'elle fasse de même. Sur la fin, lorsque le premier choc de la violence est passé, lorsque j'ai commencé à pouvoir m'exprimer, elle s'est hérissée à chacune de mes phrases et puis a déclaré la discussion close. Je ne peux m'empêcher de me demander quel interêt avait pour elle la forme "en vrai", puisque ce n'était pas pour m'entendre, puisque la violence me rend muette, qu'elle n'avait aucune question à me poser. J'imagine que la conclusion lui convient, ce serait le moins vu les circonstances de la "discussion" - et puis tant pis pour moi après tout si je ne veux plus la voir. Je vais donc me désengager de tous les projets où je m'étais lancée et qu'elle a adoptés, éviter tous les lieux où j'ai des amiEs, puisqu'elle a trouvé ces gens très chouettes (de toutes façons elle m'a bien précisé que "personne ne comprend [mon] comportement actuel"), et penser à une nouvelle maison mais en attendant elle me "laisse les Tanneries et #print, tu te rends compte quand même de ce que ça représente ?".

Bien. Juste une chose : pour moi, aimer, ça ne veut pas dire aggresser, harceler, humilier, mépriser, vaincre. Ton amour, je n'en veux pas. Mais, bien sûr tu as raison, c'est moi qui suis folle. C'est juste moi qui hallucine quand je constate que ce comportement, tu ne l'as avec personne d'autre, et que ce comportement me pousse à bout.

Je ne prétends pas être saine d'esprit ce soir. Mais la moi-folle pense que là il serait temps d'arrêter ta vengeance.

Et oui, j'en parle ici, c'est mon ressenti, c'est aussi ma vision des faits, tu préfèrerais que je le taise et moi j'aurais préféré ne pas le subir.

Puisque c'est un drame

(Ceci est la fin d'Électre par Jean Giraudoux)

LA FEMME NARSÈS. Comment cela s’appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd’hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire, et qu’on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s’entre-tuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?

ÉLECTRE. Demande au mendiant. Il le sait.

LE MENDIANT. Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s’appelle l’aurore.

RIDEAU

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.