Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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Convalescence

Je suis rentrée depuis une semaine maintenant. Arrivée à 3 h du matin à la gare, plus de bus donc je me suis mise en mode automatique et j'ai marché quarante minutes - mon sac était très lourd mais ce n'était pas mon dos qui faisait le plus mal. J'avais prêté ma clef avant de partir, heureusement il y avait de la lumière à la fenêtre de l'un de mes cohabitantEs. Lorsque j'ai finalement ouvert la porte, mis le pied dans l'entrée, refermé le verrou, le soulagement est venu, intense et violent, saisissant : je n'avais pas prévu, pas anticipé, mais je me retrouvais au nid pour pouvoir me reconstruire (joli texte de Valentin, très touchée, merci).

J'allai me coucher vite, et les quatres jours suivants se partagèrent entre mon lit et mon écran, pour expurger, extraire, exorciser la douleur. Tout le monde fut adorable. Fin, qui me demanda comment j'allais et face à mon "mmmmm" me serra très fort en jurant "shit !". Vegor, avec qui j'eus pour la première fois une discussion personnelle. Dilo, lorsqu'il rentra, qui vint m'apporter une assiette dans la cave pour que je ne me laisse pas dépérir. M. qui m'offrit ses sourires et câlins, mon jeune pirate qui me fit rire et se laissa grignoter. Et surtout Carmie, qui décida de prendre le premier bus du matin pour venir boire un thé avec moi après que je lui ai un peu raconté sur irc. Et Decay, qui vint à son retour me raconter des histoires de gamer, recueillir mes larmes et me prêter ses bras pour la nuit.

Depuis trois jours il fait très beau, je suis passée en mode diurne (!) et je prends le soleil toute la journée devant la maison ou au jardin, lisant, parlant avec les gens. J'ai ressorti mes affaires d'été, je savoure de me promener de nouveau en robe (et d'exhiber mes jambes velues dont je suis fière), j'ai même déjà perdu ma couleur cadavre de l'hiver. J'ai cueilli du lilas pour composer un bouquet ornant le salon, observé une fourmillière avec un jeune curieux, fui une bataille d'eau, rangé le couloir extérieur et causé avec des graffeurs, préparé des pizzas avec et sans gluten mais pleines de fromage de récup, dérouillé mon allemand avec deux visiteuses et évité un film de zombies.

Bref, je suis encore vivante. Étape 1 : ok. J'ai même passé l'étape 2 : "ça fait trop mal à quoi ça sert d'aimer" : je sais (au moins intellectuellement) que c'est beau comme ça malgré tout. Mais je passe encore la moitié de mes journées à me retenir de pleurer, j'accueille encore chaque nuit avec le soulagement du "une de plus". J'attends que ma joie ne soit plus teintée de larmes. J'essaie de me forcer à manger - ça fonctionne pas vraiment. J'observe toutes les jolies filles qui sont à la maison en ce moment mais c'est une appréciation seulement esthétique. Je souris aux gens quand il faut, sans sourire intérieurement. Merde, ça dure combien de temps le mode "je fais semblant de vivre mais j'ai mal dedans" ?! Ça faisait longtemps que j'avais pas ressenti ça, je me rappellais plus.

Mais bon. Y'a Laitue qu'a appellé, il vient me voir ce week-end, et petit frère en retard comme d'habitude arrivera en début de semaine prochaine. J'ai appellé Anneric qui est prête à nous accueillir quelques jours. Et puis merci pour tous les gentils mails - je réponds pas forcément parce que je sais pas quoi dire de plus, mais ça fait du bien.

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Commentaires

1. Le dimanche 15 mai 2005 à 18:39, par shana

Han carmie ! Carmie de Dijon sous debian? =)))
He bien ! l'irc est petit meme sur differents servers=)

bon courage solveig

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shana (la copine de tieno, on a deja discuté sur #wikipedia quand je suis chez mon copain)

2. Le dimanche 15 mai 2005 à 19:21, par Solveig

> shana : :)))

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.