Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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Grrr censure!!!

Les épisodes que je n'ai pas pu raconter le seront un jour, parce que ça devient frustrant.

Sinon, hier j'ai fait plein de rencontres. J'ai rejoint Lunar chez sa soeur Myriam, qui, comme je m'en doutais, est aussi adorable que Lu et Nadine. (Et ils se ressemblent tous les trois, ça me fait penser à une tribu que je connais...). Son copain Pierre est gentil aussi, même s'il a pas beaucoup parlé (par contre il joue vraiment bien du saxo). On est partis chez Nadine et Franck. Et... j'ai rencontré les parents de Lu. Un peu impressionnée au début, mais bien sûr ils sont gentils alors j'ai vite arrêté de me dire "j'aurais peut-être pas dû venir", et j'ai juste profité de cet agréable moment. Y'avait plein de bonnes choses à manger, miam ! Et j'ai recueilli quelques anecdotes sur Lu...

Bon, je vous en raconte une qui m'a bien fait rire ? Un jour où son père lui proposait de l'accompagner à une manif', il avait une dizaine d'années, et il a répondu "Y'a pas écrit "révolutionnaire" sur mon front". Dire qu'il m'a emmenée à des manifs, où on s'est placés sous les drapeaux rouges et noirs, et même sous des noirs tout court, dire qu'il prépare son voyage au contre-sommet G8, dans un village autogéré (et je l'accompagnerais bien, d'ailleurs, si y'avait pas le boulot), dire qu'il grogne contre notre société de consommation et colle des autocollants sur les pubs du métro, et que les affiches FN devant lesquelles il passe ne restent jamais longtemps accrochées, dire qu'il connaissait presque tout le monde dans ce repaire de punks et d'anars où on est allés écouter un concert et parler des alternatives à notre société trop compromise, dire qu'il cherche encore à m'expliquer la différence entre logiciels "libres" et simplement gratuits...

Heureusement, petit Lu, heureusement que tu es révolutionnaire. Heureusement que ce monde te hérisse. Heureusement, parce qu'on va le changer. Peut-être pas en une fois, mais tu m'as appris à transformer ce sentiment d'injustice, cette indignation impuissante en envie de faire bouger les choses. Parce que je ne peux simplement envisager de vivre ainsi, en cautionnant ce que le monde est, choisissant d'assurer ma petite vie et de plaindre les malheureux tout en disant "on y peut rien". Tu m'as permis d'imaginer un compromis entre mon bonheur et celui de chacun des six autres milliards de gens qui peuplent la planète. Un compromis, non une compromission... C'est dur de vivre, de vivre vraiment, en gardant la conscience de ce qui ne va pas, sans l'accepter, et sans sombrer dans le fatalisme ou le désespoir. Tu m'as montré le chemin au bord du gouffre, sans même le savoir, juste en étant toi : passionné, entier, et jamais tiède. Merci.

Bon, où en étais-je ? On est rentrés chez Lu, préparé un thé, écouté Noir Désir, et j'ai grimpé sur son toit pour fumer une cigarette pendant qu'il regardait ses mails. Moi j'ai regardé les toits orange, dotés d'angles improbables, découpés dans le ciel parisien à la couleur indéfinissable parcouru par d'occasionnelles foules de petits nuages blafards, comme des moutons égarés. J'ai longé le toit, la ville était trop calme pour tolérer le vertige. Puis je suis retournée me blottir dans les bras de Lu. Parce que je suis trop petite pour regarder l'univers en face plus de quelques secondes, ça fait peur. Et on a parlé... décidément, depuis qu'on arrête de taire des choses "parce que vaut mieux pas les dire", on réfléchit mieux tous les deux ! J'arrête de me demander avant de parler si j'ai raison de le faire, j'arrête de me demander ce que cachent ses airs soucieux (la plupart du temps c'est des trucs techniques, d'ailleurs... et là, toute ma bonne volonté ne peut pas l'aider !).

Sinon, nouvelles des derniers jours en vrac : j'ai revu Eyal, mon amoureux israëlien d'octobre, on a beaucoup parlé, c'est vraiment quelqu'un de bien (et aussi la seule personne avec qui je parle anglais naturellement, même si je le parle mal). Anna, ma soeur allemande, m'a appellée, ça m'a fait plaisir aussi sauf que c'était pour m'annoncer la mort d'un oncle très gentil. Mes dates d'exams, c'est le 6 et le 10 juin... vais devoir poser mes RTT, et commencer à réviser. Ah, et annonce publique : j'ai acheté deux places pour le concert de Björk le 16 juin, et je sais pas encore avec qui y aller (Lu est pas interéssé). Donc avis aux amateurs.

Demain soir, on va voir Matrix. Cool !

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Commentaires

1. Le lundi 19 mai 2003 à 09:48, par Emmanuel

Alors, c'était comment Matrix ?

2. Le lundi 19 mai 2003 à 12:06, par manu

mmmh, björk ? à combien là place ?

3. Le lundi 19 mai 2003 à 12:13, par Solveig

33 euros et quelques centimes. Je crois. Disons 33, parce que ça me ferait chier d'y aller seule et de devoir revendre la place avant le concert (remarque je me ferais des sous!)

4. Le mardi 20 mai 2003 à 01:09, par Solveig

Bof. Pas mal, mais j'ai trouvé que y'avait vraiment trop de combats...

5. Le mardi 20 mai 2003 à 01:27, par Marc

Je suis partant pour Bjork!!!

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.