mardi 22 avril 2003
Bilan
Ca fait du bien de faire le point... je viens de lire le post de Lu et l'ampleur que prenait mon commentaire m'a obligée à swifter jusqu'ici.
J'avais pas réalisé que ça faisait un an. Moi j'ai vécu les résultats comme un cauchemar, ou comme une blague, j'étais tellement écoeurée que je voulais pas aller voter au deuxième tour mais bien sûr je me suis laissée convaincre par Jonathan (et puis même si j'étais trahie par ces résultats, j'allais pas trahir mes propres convictions, quand même). J'ai fait des manifs, et j'ai été heureuse de répondre "bonjour" lorsque des jeunes arabes ou noirs nous saluaient dans la rue. Parce que ce qui m'a vraiment outrée à ces élections, ce sont les commentaires des journalistes: "on a pas l'air malin face aux pays étrangers". Je n'étais pas d'accord, et ne le suis toujours pas: j'avais honte, oui, mais pas vis-à-vis des pays étrangers, non, j'avais honte face à cette génération d'enfants d'immigrés grandis en France, français, et à qui on refusait les valeurs de "notre belle république". j'avais peur en marchant dans la rue, de me dire qu'un pourcentage effrayant des passants que je croisaient avaient contribué à cette abberation. J'avais mal à ma fibre politique, et j'ai eu envie pendant un temps d'aller y voir de plus près, pour changer les choses. Mais je ne suis pas prête à accepter les compromissions nécéssaires à la carrière politique, même si c'était possible. Et ça fait mal de se dire que ceux qui ont le pouvoir, ceux qui l'exercent, y sont forcément parvenus par des moyens inacceptables... notre système est peut-être le moins pire, mais on est pas près de vivre en Utopie.
J'aimerais bien, quand même, trouver une chose à faire qui me permette de penser que le monde que je laisserai à ma mort sera un peu moins pourri que celui où je suis née. Mais bon... la vie est belle, malgré tout, sinon ça ne vaudrait pas la peine de lutter.
La jeunesse emmede le Front National.
Ce billet, écrit à 12:28 par Solveig dans la catégorie General a suscité :