Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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samedi 23 avril 2005

concept de violance

"De la violance des dominants aux violences des dominés", par Igor Reitzman

"Le « repli communautaire » : un concept policier", par Sylvie Tissot

Deux poids, deux mesures, par Pierre Tévanian

Ce site est à explorer dans les détails, mais ces textes m'ont particulièrement intéressée même si j'ai maintenant la flemme d'écrire un article dessus (ça fait des mois que je me dis que je voudrais le faire, mais lisez au moins ça ;)).

jeudi 21 avril 2005

Dans les prisons de Nantes...

En mars, je suis allée dix jours à Nantes voir des amiEs dans leur belle maison squattée, nommée Baragouinage parce que principalement occupée par des femmes et lesbiennes. Leur procès était passé, leur accordant un mois de délai mais les flics s'amusaient à venir rôder autour de la maison - y devaient s'ennuyer je suppose. Toujours est-il qu'un après-midi, ils ont choppé une copine à la porte, qui s'est tortillée pour réussir à rentrer dans la maison. Ils ont déployé leurs forces et leurs menaces, cassant les vitres et tentant de forcer les portes (barricadées) au pied-de-biche pour la faire sortir, avant de l'emmener au commissariat pour "outrage à agent". Elle y a passé la nuit, des amiEs sont alléEs devant le commissariat pour lui apporter leur soutien (je restais à la maison pour ne pas la laisser vide, stréssée à mort), et ils l'ont finalement relâchée le lendemain, mais elle passe en procès cet été. ( lien sur indymedia nantes)

À part cet épisode secouant, ce fut un moment très agréable. Nombreuses discussions avec les différentes habitantes, déménagement pré-expulsion, repas collectifs savoureux, ballades dans la ville, discussion au bord du canal, vidéo amusante, dégustation de thé dans les premières journées de printemps, renouer la discussion avec un ami pas vu depuis longtemps... et aussi ce lit avec un triptique de miroirs à sa tête, où je me regarde et me trouve jolie après l'orgasme. J'ai sauvé le miroir abandonné avec le déménagement et il attend maintenant de trouver une place dans ma chambre, parce que ces moments où je me réconcilie avec mon image sont rares et précieux - non pas que je sois fâchée avec elle d'habitude, je l'ignore simplement.

Sexualité remaniée

Plein de choses ont bougé dans ma vie, jusque dans l'intime - et tant mieux. Avec la plupart de mes amoureux, nous ne suivons pas ce vieux shéma de relations sexuelles du câlin puis bisous puis cunni et/ou fellation puis pénétration, la pénétration est d'ailleurs assez rare - c'est une façon de prendre du plaisir, il y en a plein d'autres tout aussi jouissives (à moins de désirer des enfants, hein)... Surtout, le sexe n'est pas "automatique" dans notre relation. Nous pouvons passer du temps ensemble sans en faire, nous pouvons dormir ensemble sans en faire, et nous ne partons pas du postulat que l'autre en a envie. Cela évite pas mal de ces situations où, dans une relation ordinaire, on se retrouve à devoir dire Non, ou à ne pas oser le dire et faire du sexe alors qu'on préfèrerait faire autre chose, ou alors ces moments où l'on force son désir pour répondre à celui de l'autre. Nous savons que chacunE est autonome face à son désir, si je n'ai pas envie de sexe il se masturbera, pareil pour moi, et il n'y a pas de "devoir" d'avoir envie - ce qui, au final, me donne davantage envie, mais là n'est pas la question. Si l'on a envie, on l'exprime, et si l'autre n'a pas envie, ni l'un ni l'autre nous n'insistons. Ce sera pour une autre fois, c'est tout.

Ma sexualité est bien plus vaste et variée qu'avant. Massages, pincements, effleurements, léchages divers... le sexe génital est une façon de prendre du plaisir, une parmi beaucoup d'autres. Je ne pratique plus la course à l'orgasme, et tout mon corps peut me procurer des frissons sexuels. Et puis l'orgasme non génital c'est un truc toujours surprenant, mais agréable...

Et moi qui ai eu une sexualité très satisfaisante dans ma vie, je me rends compte que ça peut être encore meilleur, vous vous rendez compte ?

mercredi 6 avril 2005

Page tournée par le vent

Jonathan a passé une semaine chez moi en février, après ma semaine non-mixte. C'était étrange de le voir dans cet environnement différent de ce qu'on a vécu, et d'autant plus étrange qu'il y était assez à l'aise : bien sûr, il était chez moi et donc un peu chez lui, et ça me faisait infiniment plaisir de partager avec lui les éléments de ma vie actuelle. Ça nous a surtout permis de faire le point sur ce qu'on avait vécu ensemble, et, plus d'un an après notre séparation, je crois que j'ai enfin tourné la dernière page - il reste quelqu'un que j'aime et avec qui j'ai vécu des choses merveilleuses, mais j'ai fini le deuil de cette relation. Lui aussi a pris un nouveau départ dans sa vie, et ça m'a fait du bien de le voir heureux de nouveau. Et puis son regard sur les Tanneries était pertinent et frais, comme lui...

mardi 5 avril 2005

SelFrissons

Avec quelques amiEs, nous avons fait une brochure sur l'auto-sexualité et la masturbation avec notamment mon texte. Je suis très très contente et assez fière de pouvoir la tendre aux gens que je revois ou que je rencontre, en plus c'est une bonne manière d'aborder ce sujet trop peu discuté :)
Ça me fait plaisir de pouvoir enfin montrer ce à quoi je réfléchis, je travaille depuis bientôt un an que j'habite aux Tanneries. C'est pas grand-chose mais y'a des bouts de moi dedans, et puis ça m'a amenée à découvrir le maquettage avec scribus, à chercher de jolies illustrations (puis finir par réclamer un dessin de masturbation féminine à un ami, tôt le matin sur irc après avoir cherché en vain - et je le remercie encore de sa promptitude à me rendre ce service).

Si vous voulez la lire ou l'imprimer, elle est disponible sur gendertrouble ou sur infokiosques.

Floraison potagère

Un homme assis dans la rue, taillant des fleurs, des poissons et des oiseaux dans des légumes : carottes, navets, choux rouges. Lorsque ses réalisations sont finies, il les plante devant lui sur une plaque de polystirène, formant un jardin éphémère. Des gens passent et emportent ses créations après avoir posé une pièce dans la coupelle. Un inconnu, me voyant rester debout à admirer, m'offre une fleur bordeaux. Je l'offrirai à mon tour quelques instants plus tard, pour partager cette merveille. D'ailleurs, à la fin de cette soirée avec Anna, un homme nous croisant dans la rue nous tendra une rose chacune : la mienne, après avoir été baptisée Tonio en hommage à un SDF très gentil, sera un présent pour une jeune fille charmante mais triste croisée au bas d'un immeuble.

Farandole de fleurs...

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.