Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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Le bonheur

Le bonheur, ce n'est ni facile, ni mesquin, ni méprisable - eh oui Kobal, c't'à toi que je parle, même que ça faisait longtemps, mais me fallait le temps pour formuler tout ça (comment ça je suis lente ? Non, je dénie, je suis débordée, faudrait pas mélanger).

Vouloir être heureux, c'est faible, dis-tu. Ah bien sûr, c'est un désir banal. Mais de là à y arriver, excuse-moi, il y a un (grand) pas. Etre heureux, bien sûr, ce n'est pas avoir un mari une maison et des enfants, ou bien avoir un job super bien payé, ni même gagner au loto, pas plus qu'arriver premier dans une quelconque compétition. Ces choses peuvent rendre quelqu'un heureux (si c'est son rêve, parce que personnellement, elles me font pas palpiter), mais pour un moment seulement - ce qui n'est déjà pas négligeable, hein, tant mieux pour ceux à qui ça arrive.

Non, être heureux, c'est bien plus que cela. C'est une disposition d'esprit, une attitude. C'est un choix, aussi. Pas "ah tiens je vais être heureux", ni "je vais tout faire jusqu'à pouvoir être heureux", mais plutôt un effort de chaque instant. Pour rester éveillé, ouvert, aimant. Et non, ce n'est pas tous les jours facile. Même moi qui ai une grande aptitude au bonheur j'ai parfois du mal à l'assumer. Des fois, oui, la vie paraît grise et lourde et douloureuse, et fausse. Mais en fait, ce n'est pas être lucide que de n'en voir que le sombre côté. C'est facile, bien plus que d'en savourer la sève, mais c'est là qu'est l'erreur. Tu crois qu'être heureux c'est faible, au contraire cela demande de la force de ne pas se laisser décourager par les petites (ou grandes) contrariétés. Tu crois que c'est vain, alors que c'est de vivre sans y croire qui est inutile. Tu crois que c'est faible, bas, mesquin. Juste parce que c'est beau. Alors chéris tes incohérences si tu veux, moi je chéris la vie elle-même. Parce que, bien sûr on en fait souvent de la merde, mais si ça te dégoûte tellement, c'est bien que ça te déçoit. Que toi aussi, quelque part, tu voudrais réussir à l'aimer, à t'aimer, à aimer les autres et le reste. Mais tu as peur - et je te comprends, elle mord. Mais elle est merveilleuse parfois, et à rêver de perfection tu ne fais que salir ce qui est déjà beau en étant imparfait. La perfection est un piège, un leurre, un mensonge. Un idéal, bordel, ce n'est pas fait pour être vécu tel quel, c'est fait pour aller vers lui - et heureusement qu'on ne peut pas l'atteindre, sinon on arrêterait de grandir, d'évoluer, de s'améliorer, ou simplement d'essayer. Le monde idéal serait chiant à mourir, dans le nôtre il y a plein de choses à changer, tant mieux. Mais bien sûr ça demande de se bouger un peu au lieu de se regarder le nombril, de se motiver, de s'enthousiasmer aussi, et d'y croire. Tu fais ce que tu veux, je n'ai pas de conseil à donner et d'ailleurs c'est drôle souvent d'avoir ta voix dans ma tête qui vient toujours me contredire, ça fait avancer la discussion. Juste... ne méprise pas mes choix, ils ont leur propre noblesse et aussi leurs fardeaux. La vie est belle mais c'est un poids que de le savoir, ça interdit de baisser les bras. C'est un soutien aussi, ça interdit de baisser les bras :)

Alors oui, les gens qui passent leur vie à se lamenter de ne pas être heureux sont un peu ridicules. Parce que souvent ils n'essaient pas, ou si peu. Parce qu'ils font autre chose de leur vie peut-être, et dans ce cas ils n'ont qu'à reconnaître que le bonheur n'est pas leur priorité. Mais ceux qui sont heureux, je ne les trouve pas risibles. Ils ont trouvé leur chemin, et rayonnent autour d'eux. J'aime les gens heureux. M'enfin rassure-toi (ou pas), j'aime aussi ceux qui dépriment. Parce que j'espère pouvoir les aider. J'aime les gens. Je t'aime, toi qui lis ces mots, qui que tu sois (je prends pas trop de risques, je pense pas qu'un extrême-droite viendrait me lire, ou alors il finirait pas le post. M'enfin au cas où, si tu votes FN : t'es pas obligé de le prendre pour toi).

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Commentaires

1. Le mercredi 17 décembre 2003 à 22:28, par Emmanuel / Galaxy

> Le bonheur
moi aussi je t'aime, Solveig. C'est con à dire mais il est parfois utile de le rappeler.

2. Le mercredi 17 décembre 2003 à 23:07, par Kobal2

> Le bonheur
Euuh, ca t'arrive de m'écouter quand je parle ? Je veux dire, tous les mots ? Ce post est tellement à coté de ma plaque que c'est même plus drôle... Je rejette pas le bonheur en tant que tel. Je rejette le bonheur ordinaire, commun, banal, et petit. C'est différent...

3. Le jeudi 18 décembre 2003 à 00:29, par

> Le bonheur
Hmmm... Il n'est pas de bonheur ordinaire. Par contre, il y a des gens ordinaires. Plein. Là est la différence, sans doute.

4. Le jeudi 18 décembre 2003 à 00:41, par Mandarine

> Le bonheur
(Le commentaire ci-dessus est de moi, Mandarine, et même que je l'assume, j'voulais pas rester anonyme. Je m'habitue pas à ce système :) )

5. Le jeudi 18 décembre 2003 à 11:39, par Solveig

> Le bonheur
Merci :) Ha tiens y'a pas le droit aux messages de moins de 10 caractères...

6. Le jeudi 18 décembre 2003 à 11:43, par Solveig

> Le bonheur
Il n'y a pas de bonheur ordinaire. Il y a des gens qui disent qu'ils le sont lorsque c'est faux, mais le bonheur n'est pas banal, petit, mesquin. Il peut te sembler tel lorsque ce n'est pas le tien, effectivement...

7. Le vendredi 19 décembre 2003 à 17:51, par borgonia

> Le bonheur
Il n'y a pas de bonheur ordinaire. Le bonheur commun, banal, petit est celui qu'on sait le moins savourer.Il faut y gouter et l'apprécier.

8. Le vendredi 19 décembre 2003 à 18:58, par Nacara

> Le bonheur
Je veux pas être méchante, mais tout ça, ça reste un peu de l'enfoncement de portes ouvertes...

9. Le lundi 22 décembre 2003 à 19:32, par un ane honni (mais pas tant que ca)

> Le bonheur
et le bonheur, c'est aussi parfois trop violent pour être apprécié à sa juste valeur à l'instant où il se présente... le bonheur, parfois, ça peut être terrifiant quand on y pense... où bien peut-être que je généralise de trop... peut-être tout simplment que le bonheur _me_ terrifie ? je tâcherai d'y réfléchir... le bonheur, finalement, ça peut être le souvenir de petites choses qui peuvent paraitre anodines, qui peuvent être anodines, mais qui mises bouts-à-bouts, finissent par construire le chemin de la félicité... bref, soyez heureux, rendez heureux, quel que soit le chemin que vous deviez emprunter pour y arriver, du moment que vous réalisez bien les 2 en même temps... joyeux noel les gens

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.