Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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samedi 8 janvier 2005

Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Ernest, encore lui, m'a proposé de prendre quelques jours de vacances ensemble. Je venais de passer un mois à la maison avec plein de gens, son mois aux Tanneries finissait et j'avais envie de passser encore un peu de temps avec lui avant qu'il reparte, nous avions un très bon souvenir des quelques jours d'expédition que nous avions pris en août... donc organisation rapide.

Et nous voilà, arrivant à deux heures du matin dans un village de campagne perdu, faisant deux fois le tour du village en tentant de retrouver la maison où il est venu deux ans plus tôt. Et la surprise pour moi lorsque nous entrons : les maisons (oui, il y en a deux) sont superbes, d'un luxe impressionnant au goût parfait, un petit mot sur la table nous donne toutes les indications nécessaires, la propriétaire a disposé une coupelle remplie de fruits, un panier avec des légumes du jardin, du miel et de la confiture, du vin... alors nous avons commencé ces vacances par la visites des deux maisons, puis j'ai laissé Ernest préparer le repas pendant que je sirotais du vermouth en épluchant la bibliothèque du bureau. Nous avons dîné, avec argenterie et assiettes anciennes, dans une salle à manger avec poutres apparentes au plafond et tomettes anciennes au sol, et tout le décor adapté entre les deux, au son du tourne-disque qui emplissait la maison avec les accords d'un orchestre interprétant Bach, savourant les noix et câpres, huile d'olive et de noisette dont nous avions agrémenté nos plats simples. Ensuite, lecture à haute voix de poésie dans le salon, confortablement installée dans une rocking-chair, avant d'aller prendre un long bain brûlant avec expérimentation de tous les accessoires amusants : éponge naturelle, brosse pour le dos... m'étant enroulée dans une serviette éponge moelleuse, j'ai grignoté encore quelques dattes avant de rejoindre Ernest sous la chaude couette en plume, alors que le jour arrivait.

Quelques jours à la fois très luxueux et très simples. Ballade dans la campagne vallonnée, préparation de tartes salées cuites patiemment au poële à bois, lectures (poèmes pornographiques de Verlaine, feuilletage de l'histoire de l'érotisme, et La disparition de Perec), leçon d'informatique ("comment riper" s'étant transformé en "on fait quoi avec un terminal"), sexe lent et intense, bains, grignotage constant - crème de marrons, chocolat, soja dessert vanille, fruits exotiques...

Quelques jours partagés mais avec aussi beaucoup de moments chacun de son côté, des discussions, du partage de musiques, des massages, des rires, des mots et des gestes tendres. Un dîner avec notre adorable hôte, et un départ retardé mais malgré tout nécessaire, à contrecoeur.

Heureusement, retour dans une maison pleine de gens de passage ou de retour, arrivée comme souvent au milieu d'un repas délicieux dans le salon juste réaménagé, et mon jeune cohabitant qui me saute dessus pour échanger chatouilles et bisous... je suis contente de rentrer. Mais ces quelques jours magiques m'ont fait du bien. Je suis heureuse d'habiter en collectif, je savoure d'autant plus de réduire ma sociabilité pendant un moment. J'ai apprécié ces quelques jours de luxe et de chaleur, mais la simplicité et la convivialité de ma maison me sont d'autant plus précieuses.

Retour au bercail, donc. Et maintenant je vais me coucher... Ernest part demain, et je compte bien dormir encore qulques heures près de lui.

Sensibilité exacerbée

Ernest, 29/12/04 :

"C'est embêtant, je voulais te faire des chatouilles avec mon curseur mais il veut pas sortir de l'écran"

Hum... Ernest, il sait apprécier un doigt qui effleure le cou, les pétales de fleur promenés sur le ventre, les ongles glissant dans le dos, les cheveux chatouillant l'oreille, le satin ondulant sur les mollets, mes mains froides glissées sous son pull, Ernest vibre, tremble à mes ébauches de caresses et cette sensibilité exacerbée me rend également ultra réceptive aux stimuli. Chaque geste, objet anodin peut devenir jouet / situation sexuelLE, nos câlins peuvent provoquer notre désir en une seconde... et pourtant, nous faisons assez peu de sexe au sens traditionnel du terme. Souvent, nos envies sensuelles ne vont pas plus loin que s'effleurer quelques instants ou quelques heures, parfois cela débouche sur une envie d'orgasme que nous nous prodiguons alors allègrement, mais ce n'est pas systématique. Ernest, il sait apprécier les caresses sur toutes les parties de son corps et pas seulement son sexe, et sait caresser chaque parcelle de ma peau avec le même sérieux amusé.

J'aime faire du sexe avec lui, mais je vais arrêter là parce que sa modestie ne va pas survivre bien longtemps :)

Couleurs de fête

Chez moi, on a boycotté les fêtes et c'était très bien ainsi. Je serais incapable de vous dire ce que j'ai fait le 24, je sais que l'un de mes cohabitants avait fait des pâtes et que je n'ai pas mangé... j'ai dû dormir tôt. Le 31 par contre, nous avons commencé à repeindre le salon. Pinceaux, rouleaux, escabeaux, tenues de travail, pots de peinture, et nous voilà partiEs : maintenant, le salon est jaune, les encadrures de fenêtres et les portes sont rouges, les poutres et le mur en parpaings violets, les meubles ont été redisposés plus intelligement... après la cuisine et la salle de bains, les travaux progressent !

C'est amusant de faire des travaux. Ce fut un peu dur de se coordonner, sur le choix des couleurs ou les horaires de travail (les travaux ont pris quelques jours), sur l'entretien du matériel ou le degré de perfectionnisme... mais le résultat est superbe. J'ai pourtant eu très peur, le jour où ayant tout juste repeint le radiateur central (inutile puisque nous n'avons pas de chauffage central, mais quasiment impossible à enlever) - et y avoir passé des heures, c'est infiniment chiant de repeindre un radiateur, sachez-le ! - Je pris, pour rire, la bonne résolution de ne pas en peindre d'autre pendant l'année 2005 et me retournai... pour tomber nez-à-tuyau avec le deuxième radiateur de la pièce, que je n'avais pas encore remarqué. Rose, le radiateur. Faire quelque chose était réellement nécessaire, mais je n'avais plus le courage. Heureusement, Dilo de passage s'en chargea tandis que je peignais les fils électriques (beaucoup de travail aussi, les fils électriques).

Enfin voilà, ce fut une grande aventure, j'ai aussi gagné un level en travaux. Je dépasse peu à peu mes appréhensions !

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.