Ni compassion, ni comparaison
Par Solveig, vendredi 16 juin 2006 à 21:08 :: General :: permalien #281
Ma vie sans maison : je virevolte d'un endroit au suivant, je me sens légère, enfin libérée des boulets de la matérialité. Je découvre / construis d'autres façons d'être : les moments seule sont rares lorsqu'on habite chez des amiEs, mais je sais davantage les préserver, les savourer aussi ; les moments de recueillement, pour m'emplir de l'instant ou méditer sur mes expériences récentes, sont par contre beaucoup plus fréquents, et ils contribuent beaucoup à mon bonheur actuel ; j'essaie d'apporter aux autres lorsque je les visite, en respectant leur rythmes et atmosphères ; je dois conserver le moins possible, parce que le sac devient vite lourd, alors je joue au petit poucet au long de mes périples, surtout avec les livres ; je prévois les quelques étapes suivantes, un peu dans le flou pour tenir compte des trajets à durée indéterminée, et des vortex où je peux tomber ; je suis souvent disponible aux rencontres, et pour l'instant j'arrive à ne pas m'y perdre...
Cette vie que je construis / qui me construit d'une manière nouvelle, cette vie me surprend, m'intéresse, me rend heureuse - sinon je ferais autrement, hein. Mais je dois bien dire qu'une chose est dure, dans ma vie : tout le monde n'arrête pas de me dire : "c'est courageux", "je ne pourrais pas", "ça doit être dur", et tous y mettent un tel poids, un tel doute, et je dois chaque fois expliquer la même chose, et répéter ce discours commence à sérieusement me lasser. Marre d'expliquer que oui, c'est plein de contraintes, mais chaque vie en a, et les miennes me conviennent ; que non, je ne sens pas le besoin d'une maison, sinon j'en ouvrirais une, au contraire j'aime ne pas en avoir, et sûrement je me sédentariserai de nouveau un de ces jours, mais pas sûr ; que non, je ne me sens pas mal à l'aise de vivre chez les autres, parce que les amiEs chez qui je vais sont heureuxses de me recevoir ; que non il ne m'est jamais arrivé de problèmes en faisant du stop, au contraire j'ai rencontré beaucoup de gens gentils. Je ne veux pas avoir peur de vivre, est-ce si compliqué à entendre ?!
Hé tu sais, je pense que ça doit être dur de n'avoir rien d'autre à faire de mieux de ses soirées que de regarder la télé. Dur de subir les ordres de ton chef tous les jours. Dur de voir toujours les mêmes gens et d'avoir renoncé aux grandes discussions où on refait le monde. Dur de vivre sous médocs. Dur de faire tous les jours le même trajet en suivant le chien qui va pisser.
Ça, vraiment, je ne pourrais pas.
Commentaires
1. Le mercredi 26 juillet 2006 à 23:36, par Xavier
2. Le samedi 29 juillet 2006 à 01:43, par Ali Baba
3. Le mardi 1 août 2006 à 10:36, par Ariane
4. Le dimanche 20 août 2006 à 02:42, par SoCreate
5. Le mercredi 30 août 2006 à 00:15, par Julien
6. Le jeudi 14 septembre 2006 à 15:57, par esteban_007
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