Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Désynchronisation

ou le revers de la Veig Vous vous rappellez cette période où je me plaignais de ne plus avoir de temps à moi parce que j'avais trop de gens à voir? Ben ça va mieux, on dirait. Même tellement mieux que je vais bientôt me plaindre si j'ai encore une soirée où y'a rien dedans... parce que je suis plus habituée, et là il est presque 19h, le 14 août, et je suis encore au boulot. Pas vraiment parce que j'aime être seule au bureau, ni parce qu'on croule sous le travail (je passe la moitié de ma journée à me demander ce que je vais faire de l'autre moitié), bon d'accord c'est un peu parce que je suis contente d'avoir enfin du temps devant un ordi et de ne pas être obligée de transformer mon post en "course contre la montre", m'enfin... c'est surtout parce que j'ai rien de prévu. C'est vrai que je pourrais rentrer à l'appart et faire les lessives qui m'attendent, j'ai eu une sérieuse démotivation es derniers temps alors j'ai de quoi m'occuper. Je pourrais aussi m'accrocher au téléphone jusqu'à trouver quelqu'un qu'a rien de prévu ce soir mais je ne suis pas encore déprimée à ce point-là. Je pourrais m'improviser une soirée seule sur Paris, je trouverais sans doute des gens avec qui la finir, la soirée, mais... j'ai pas assez d'énergie pour allumer la fonction "aimant". Parce que bon, la Solveig qui sourit c'est pas automatique. Même jeudi soir dernier, le pique-nique à Paris Plage, j'étais un peu déprimée et les gens voulaient absolument que je sourie (enfin ceux qui s'en souciaient), mais j'avais pas la force ni l'envie et j'avais envie de partir tellement je me sentais seule au milieu de tout ces gens qui me semblaient étrangers à force de pas sentir que j'avais une boule dans la gorge, et j'avais déjà assez d'efforts à faire pour pleurer-que-à-l-intérieur pour ne pas avoir envie de leur donner un sourire artificiel. Heureusement [Davux->http:etudiants.insia.org/dammouia/blog/] il a tenté de me faire sortir de mes idées noires (genre "qu'est-ce-que je fous là, j'aime bien ces gens mais j'en connais aucun réellement, si j'étais pas là je manquerais à personne et d'ailleurs c'est normal parce que je n'ai rien d'interressant". La déprime, quoi. Pas vraiment ce que j'aime montrer, et puis ça arrive à tout le monde alors c'est aussi interressant que de parler de la météo). Et puis [Lunar->http:lune.talath.net/~lunar/blog/] est arrivé (oui il faisait Zorro en jupe ce soir-là) et il m'a dit que si je souriais tout le temps je serais pas humaine et on a parlé et on est rentrés faire du sexe et ça allait mieux. C'est important la tendresse.

Et puis je suis partie à la mer, je devais rejoindre Jonathan (parti passer la soirée du jeudi chez sa meilleure amie) à Saint Malo puis prendre le bus ensemble jusqu'à Saint Lunaire (le nom ce cette ville me fait vraiment penser à Lunar, quand même), mais son train arrivait 50 minutes après le mien donc dès que je suis sortie de la gare, j'ai senti l'air salé et j'ai demandé à deux petites vieilles qui passaient la direction de la mer, et après déchiffrage de leur patois je me suis dirigée tout droit jusqu'à me baigner. C'est plus fort que moi, j'ai vraiment des instincts de sirène. Bon, enfin j'ai fait un détour par une bouquinerie mais elle était vraiment sur le chemin. J'étais à l'heure pour recueillir Djo à la sortie de son train et il était émerveillé de ma peau parfum - et goût - océan. Le voyage en bus m'a rappellé la corse, où tu découvres la mer à chaque virage. Et à peine avions-nous posé nos affaires chez Aurèle que Jonathan et moi nous sommes précipités dans le lit, pour redécouvrir comment c'est de faire l'amour sans la pellicule de sueur sur la peau, parce que vraiment il faisait plus frais en province. Ensuite on a rejoint notre hôte à la sortie de son boulot et on est allés se baigner - Wahou. On est passées visiter la yourte tendue sur la plage d'un mec qui revenait de Mongolie, ses photos étaient superbes. Le soir on a pris l'apéro chez ses voisins les beach boys (comme dans alerte à Malibu, et charmants en plus, avec le blondinet et le brun costaud comme dans les séries mais j'aime pas la télé alors que dans la vie c'est bien), et j'ai inventé le "St Lunaire explosif" en voulant tester leurs alcools tous dans le même verre (pasoa, mellowcoton, rhum blanc, sucre de cane, quelques gouttes de jus d'orange et de pulco pour la couleur, et peut-être autre chose, plus trop sûre). Et puis goûter la pasoa seule aussi. Enfin bref, on est rentrés pas trop tard mais j'ai mis mon dentifrice sur le manche de la brosse à dents et j'ai roulé à côté du lit sur lequel je m'étais jetée et Jonathan m'a regardée avec ses grands yeux amusés.

Le lendemain j'ai ouvert les yeux sous un grand soleil et j'ai demandé à Jonathan s'il était réveillé et forcément du coup il l'était un peu, on s'est dit qu'il fallait qu'on se lève parce qu'il était déjà sans doute tard et on a bien surpris Aurèle qui sortait à peine de sa douche matinale : le boulot, ça pervertit. Alors on a passé une matinée toute tranquille (courses parce qu'elle avait pas de thé ni de lait, achat d'un caleçon de bain pour mon chéri et du coup on avait visité la ville), arrivée de Manu (le chéri d'Aurèle) et mangeage, baignade, séchage au soleil - et j'oubliais : tartinage de Jonathan parce qu'avec sa peau couleur poulet pas cuit c'était dangereux et moi j'aime bien mettre de la crème, tant que c'est aux autres). Aurèle nous a rejoints, on est allés prendre l'apéro (diabolo cerise pour moi et Red Erick pour les autres) en terrasse d'un café en jouant à "Gang of four", mythique jeu entre le tarot et le trouduc sur décor maoïste, même que Jonathan est arrivé à 99 points mais ne voulait pas perdre malgré notre appétit croissant, alors notre pique-nique sur la plage (la vraie) s'est déroulé en regardant la nuit tomber, et l'eau était vraiment froide alors Aurèle et moi y avons juste fait un petit tour. Après on a tenté la conférence dans la yourte mais les gens posaient des questions vraiment débiles ("ils font quelle taille?", "c'est quoi leurs couleurs préférées"... et j'en passe!), alors on s'est réfugiés à l'appart où on a discuté tranquillement. Une fois couchés, on a eu une presque-engueulade avec Jonathan après laquelle on a réussi à parler pour de vrai, et du coup on s'est levés super tard le lendemain, récupérant un vrai rythme de vacances.

Alors on a commencé la journée en mangeant plein de melon et après on a tenté la plage mais il faisait un peu frisquet alors on a pas tardé après la baignade et on est rentrés prendre un thé bien chaud, et on est restés toute l'après-midi à parler avec Manu. On a un peu refait le monde et aussi pris de ses nouvelles. Quand Aurèle est rentrée on avait presque fini de préparer le repas, on a avalé notre monumentale omelette (lardons, gruyère, crème, oignons,... tout ce qui traïnait dans le frigo) et les patates sautées assorties, et on a fait une soirée jeux (on avait emmené "Citadelles" aussi, et ils sont vite devenus dépendants). J'avais un peu le blues parce qu'on repartait le lendemain mais déjà j'évitais le stress du lundi matin, puisque je reprenais que le mardi, alors j'ai choisi de ne garder que la joie de m'être évadée de Paris quelques jours.

Et le lundi matin, après avoir fini nos sacs, on a encore eu le temps d'aller faire trempette et de ramasser du sable, et comme le bus était en retard on a vu passer plusieurs fois les annonceurs du cirque Zavatta "ce soir dans votre ville" avec leur chameau boudeur et leurs aurochs (c'est disparu mais Djo semblait convaincu) pleins de cornes. Le chauffeur, pour gagner du temps, avait décrété le bus gratuit ce jour-là, et sa vitesse excessive nous a réhabitués au rythme parisien. J'ai dormi tout le trajet avec la tête sur les genoux de Jonathan, et on a retrouvé la moiteur de la capitale.

Mardi matin il est reparti en Autriche, où il est le témoin de mariage d'Alexandra, et il ne revient que lundi et j'avais envie de l'attacher comme je l'en avais menacé, parce qu'il a pas le droit de repartir déjà!

La suite au prochain numéro, si vous avez lu tout ça c'est que vous avez quand même pas grand-chose à foutre en ce long week-end. Moi je vais rejoindre Lunar qui m'a appellée pour qu'on se fasse un cinéma en plein air, alors bonne soirée à vous et vous inquiétez pas j'arrête de déprimer.

Trackbacks

Aucun trackback.

Les trackbacks pour ce billet sont fermés.

Commentaires

1. Le vendredi 15 août 2003 à 00:38, par Emmanuel

> Désynchronisation
"si vous avez lu tout ça c'est que vous avez quand même pas grand-chose à foutre en ce long week-end." c'est un peu le cas...

2. Le vendredi 15 août 2003 à 12:08, par ze

> Désynchronisation
pareil... pas grand chose a foutre... donc, repos... et vaine tentative de trouver quelquechose a faire :)

3. Le lundi 18 août 2003 à 07:30, par jadawin

> Désynchronisation
merde. On est lundi. c'est pas grave?

4. Le lundi 18 août 2003 à 15:13, par davux

> Désynchronisation
C'est vrai que Saint-Lunaire ça fait un peu penser à Lunar. Et alors du coup c'est quoi leur couleur préférée aux mongols ? Ah, on me dit dans l'oreillette que j'ai rien compris. Pour le coup du dentifrice sur la brosse à dents, c'est vraiment bien joué. Content de savoir que tu vas mieux.

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.