Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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Cri-sis (Crise, ou critique, du désir)

Le désir, c'est dur d'en parler. Le mien, il n'y a pas si longtemps, était omniprésent et en général je le laissais s'exprimer : il n'y avait pas grand-chose à en dire.

Maintenant, il me file entre les mains, ne répond pas à l'appel lorsque je l'invoque, et surgit aux moments les plus inopportuns - enfin parfois il vient quand il faut, heureusement.

Il se cache... je réalise qu'en fait, dans ces instants où je savais en avoir toujours envie, je suis maintenant souvent gênée : j'engage des situations avec les réflexes d'avant, et au moment où je devrais être tremblante de désir, je ne le trouve plus. Et je me retrouve à faire l'amour "comme ça", pas à contrecoeur mais sans m'y investir vraiment non plus (oui, comme cette fois-là). Et bien sûr, ça n'aide pas à se réaccorder à son désir... ni à ses partenaires. Puisque, lâchement, je choisis de ne pas les frustrer (honte ? gentillesse ? Un peu des deux sans doute), mais que, malgré moi, je leur en veux de ne pas voir, savoir, ou deviner.

Pour compliquer un peu les choses, il y a ces instants où le désir me submerge à l'impromptu - et moi qui n'ai jamais aimé me retenir, j'en suis à présent quasiment incapable. Et c'est gênant... parce que, pour moi, partager du plaisir est un autre moyen de découvrir les gens, et tout aussi interessant, enrichissant. Lorsque les deux personnes (ou plus, d'ailleurs) en ont envie, je trouve ça normal et même sain qu'elles fassent du sexe ensemble. Mais j'en suis actuellement à l'autre extrême : comme j'aime voir le Beau chez chacun, tout le monde m'attire... mais d'abord ça fait trop, et c'est dommage de ne plus jamais prendre le temps d'attiser mon désir. Et puis il y a certaines personnes avec qui le sexe complique(rait) trop les relations pour que ça en vaille la peine. Sans compter que les amitiés-avec-attirance sont un jeu subtil mais merveilleux.

Bon, comme d'habitude : "fais comme tu le sens sur le moment, arrête de te prendre la tête avant que les problèmes ne se posent, d'ailleurs ce sont des faux problèmes..."

Oui mais. Oui mais c'est frustrant ! Il faut que j'arrête d'imaginer la sensualité de chaque personne que je rencontre, parce que certains n'auront pas envie de faire du sexe avec moi (c'est mieux lorsque le désir naît chez les deux en même temps !), parce que ma façon de vivre (d'aimer) en choque certains (beaucoup ?) et qu'ils ne seraient pas prêts à vivre / assumer ce genre de relations... ainsi, pour simplifier les conventions que les gens mettent autour du sexe, j'en reviens à parfois compliquer beaucoup le rapport à l'autre.

Faire moins de sexe, pour être moins frustrée ? C'est un peu pervers, de tuer son désir pour ne plus avoir à le gérer. Non, je voudrais juste qu'il redevienne ponctuel et maîtrisable...

M'enfin je crois que je suis sur la bonne voie : après mon grand épuisement amoureux, j'arrive maintenant à ne pas tout concrétiser tout de suite. Et surtout, surtout ! L'auto-érotisme revient. Retrouver mon corps pour mieux découvrir celui de l'autre...

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.