Soir de déprime
Par Solveig, vendredi 27 février 2004 à 19:28 :: General :: permalien #240
07.02.04 Discussion avec Eve et Romain en revenant des Tanneries. Leur expliquer mon envie de tout envoyer valser, d'y aller, de voyager en stop pour voir le monde, de parler à des gens qui ne soient pas des moutons. A un moment, Romain dit "enfin faut prendre le temps d'être sûre, d'avoir un parachute". Eve me jette un coup d'oeil et répond "ça dépend du sentiment d'urgence qu'elle ressent". Merci, soeur. Ca faisait longtemps, j'avais besoin de me sentir comprise à cet instant.
Urgence... oui, il y a urgence. J'essaie depuis quelques mois de maintenir en place ces pièces qui font mon être, j'essaie de grandir à toute vitesse, je consomme beaucoup de ce carburant que sont les livres pour alimenter mon cerveau qui tourne à plein régime - il s'était rouillé, savez-vous?, je tente d'être bien dans mon corps en l'offrant à ceux qui me plaisent mais il me reste étranger souvent, je crois gérer mes sentiments pour ne tomber amoureuse que lorsque je le veux mais je me suis laissée surprendre et j'ai peur, j'ai peur!... envie de courir loin de lui pour que cela se dissolve dans d'autres sentiments, d'autres vies.
Oui, sentiment d'urgence. Envie de me cacher dans une caverne pour lécher ces plaies microscopiques par lesquelles vous titillez mes nerfs, envie d'un bain de tendresse où je pourrais me noyer en toute quiétude, envie d'une cure de désintox de ce blog qui m'oblige à vivre ma vie en actrice, en spectatrice. Envie d'être assexuée et d'arrêter de faire croire aux gens qu'ils m'aiment alors qu'ils me désirent. Envie d'être une enfant dont on s'occupe sans rien attendre en retour. Marre d'être une princesse, un déesse, une wonderwoman, une pin-up, une "intellectuelle de gauche", une confidente universelle, marre d'être une mère attentionnée et une soeur patiente pour ceux qui vont mal, marre d'être un hôte parfait pour mes invités, la fille rigolote pour les déprimés, la naïve pour les sceptiques et la raisonnable pour les inconscients. La tendre pour les insensibles, la mesurée pour les coeurs d'artichaud. Marre d'essayer d'être tout cela en restant moi, marre de m'en vouloir d'échouer, marre de nager à contre-courant, marre de ces quelques heures de sommeil par nuit qui ressemblent à la mort.
J'ai besoin de temps. Oui, sentiment d'urgence.
Marre de me sentir aussi minable en tentant d'être merveilleuse. Marre qu'on se prenne à mon jeu. Marre de jouer lorsque je voudrais être vraie.
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