Soirée contrastée
Par Solveig, dimanche 8 mai 2005 à 05:14 :: General :: permalien #181
Mercredi, après deux jours pendant lesquels je m'étais réfugiée chez mon frère, je me dis qu'il faut que je sorte, que je voie des gens, que je pense à autre chose - ou mieux, que j'arrête de penser. Ça tombe bien, ParisCarnet à la Passerelle, un endroit que j'aime et sans doute des gens interessants - je passe un coup de fil à Eve pour la prévenir que je viens (répondeur) et je saute dans le métro.
J'arrive métro St Maur mais ne me rappelle plus l'adresse, il fait froid et je grelotte dans ma chemisette mais je me dépêche - il est déjà tard, certainEs seront déjà partiEs sans doute. Je finis par me rappeller que c'est rue St Hubert et un passant s'arrête pour me prêter son plan. Lorsque j'arrive, je me sens désorientée : je ne reconnais personne, une bouffée d'angoisse m'étouffe à l'idée de faire semblant d'aller bien face à ces inconnuEs. Mais je fais un pas de plus, découvre un boîte de CDs d' Ubuntu et souris intérieurement à Lunar. Alors j'avance et m'aperçois qu'Eve est installée tout au fond, je vais lui dire bonjour ainsi qu'à ses voisins de table.
Après une courte discussion sur l' Althing islandais, je m'empare d'un papier et d'un stylo pour noter les urls et pars à la découverte des autres tables. Laurent me promet une fois de plus qu'il répondra à mon questionnaire, puis je me retrouve assise à une table de pédéblogueurs charmants : Tatou qui s'extasie de me rencontrer et dont les tétons sont sensibles, Batims le superbe rouquin couche-tôt, Cossaw avec qui nous parlons de communautarisme et de transsexualité, orpheus (il a un blog en flash mais il est à croquer), M. le Maudit auquel je parlerai une autre fois et le flatteur TarValanion, finis africae qui nous parle de son logiciel pour avoir la date selon le calendrier révolutionnaire... Ai-je parlé à sok ? En tous cas j'aime beaucoup ses textes. Je me laisse embarquer dans un grande discussion avec Charly bouleversé que je le trouve "ambigü" et interessé par la SF (voir dans Lectures donc). Puis un jeune homme vint s'assoir à notre table, et après les présentations d'usage resta quelques minutes à me dire "Solveig ? LA Solveig ?" - me donnant l'étrange sentiment d'être une créature sortie d'une fable plutôt qu'une humaine (c'est déstabilisant) - d'autant plus qu'il reste ensuite à m'observer en silence. Je réalise que nous avons échangé quelques mails il y a des mois, choppe quelques nouvelles adresses et cours me chercher un martini avant la fermeture du bar puis ma soeur vient me faire un bisou-aurevoir et je migre avec quelques survivants vers un endroit ouvert plus tard - mais le niveau sonore empêche toute conversation, et nous nous séparons à Bastille.
Je repars vers gare du nord (où habite mon frère) avec Thomas dont c'est le chemin, j'ai froid alors lorsque nous passons devant chez Lunar je me décide à aller y chercher un pull. Je ne savais pas, ne pouvais savoir qu'Eve y était, mais dès que je passai la porte elle m'arracha mon sac, le balança et me hurla de me casser, avant d'enchainer en me sortant plein de trucs violents, me laissant muette, estomaquée par cette agression. Je pris quand même mon pull, ramassai mon sac, murmurai de excuses à Lu que j'aurais préféré ne pas mêler à ces histoires, et retrouvai la nuit encore plus froide, mais mon compagnon de marche eut la délicatesse de ne pas me poser de questions.
Lorsque nous arrivâmes à l'embranchement où nos routes devaient se séparer, il me proposa de passer chez lui. J'hésitai, peur d'être seule contre peur de me mettre en danger... mais il était chaleureux sans être pressant, alors je le laissai me préparer un thé puis un autre pendant que nous parlions, me perchai sur sa fenêtre pour fumer mes cigarettes et choisis de la musique, il me prêta un livre et je formai des phrases approximatives avec les mots sur son frigo. Nous regardâmes le soleil se lever avant que je lui dise que j'avais envie de dormir avec lui mais pas de faire de sexe, le T-shirt que je lui empruntai pour dormir était très geek et à mon rire il répondit "question de probabilités". Je m'enveloppai dans sa douceur, mais lorsqu'il fut endormi la crise d'angoisse revint, staccato d'images et de sons violents qui me maintint tendue jusqu'à ce que l'épuisement m'en libère. Sa douceur aussi au matin, sa délicatesse lorsqu'il laisse dormir la marmotte que je suis et ne me réveille qu'à son retour, avec des pains au chocolat et un thé.
Oh non, je ne suis pas amoureuse - mais émue de rencontrer toujours des gens prêts à offrir leur tendresse lorsque j'en ai besoin. Merci.
Commentaires
1. Le mardi 10 mai 2005 à 22:47, par Melie
2. Le mardi 10 mai 2005 à 23:23, par Nacara
3. Le mercredi 11 mai 2005 à 01:12, par Sok
4. Le mercredi 11 mai 2005 à 09:28, par Solveig
5. Le mercredi 11 mai 2005 à 12:00, par clara
6. Le mercredi 11 mai 2005 à 13:28, par Nacara
7. Le mercredi 11 mai 2005 à 19:31, par Batims
8. Le mercredi 11 mai 2005 à 23:25, par Solveig
9. Le dimanche 15 mai 2005 à 00:33, par Mel'O'Dye
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
billet précédent :: billet suivant
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.