Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Soirée contrastée

Mercredi, après deux jours pendant lesquels je m'étais réfugiée chez mon frère, je me dis qu'il faut que je sorte, que je voie des gens, que je pense à autre chose - ou mieux, que j'arrête de penser. Ça tombe bien, ParisCarnet à la Passerelle, un endroit que j'aime et sans doute des gens interessants - je passe un coup de fil à Eve pour la prévenir que je viens (répondeur) et je saute dans le métro.

J'arrive métro St Maur mais ne me rappelle plus l'adresse, il fait froid et je grelotte dans ma chemisette mais je me dépêche - il est déjà tard, certainEs seront déjà partiEs sans doute. Je finis par me rappeller que c'est rue St Hubert et un passant s'arrête pour me prêter son plan. Lorsque j'arrive, je me sens désorientée : je ne reconnais personne, une bouffée d'angoisse m'étouffe à l'idée de faire semblant d'aller bien face à ces inconnuEs. Mais je fais un pas de plus, découvre un boîte de CDs d' Ubuntu et souris intérieurement à Lunar. Alors j'avance et m'aperçois qu'Eve est installée tout au fond, je vais lui dire bonjour ainsi qu'à ses voisins de table.

Après une courte discussion sur l' Althing islandais, je m'empare d'un papier et d'un stylo pour noter les urls et pars à la découverte des autres tables. Laurent me promet une fois de plus qu'il répondra à mon questionnaire, puis je me retrouve assise à une table de pédéblogueurs charmants : Tatou qui s'extasie de me rencontrer et dont les tétons sont sensibles, Batims le superbe rouquin couche-tôt, Cossaw avec qui nous parlons de communautarisme et de transsexualité, orpheus (il a un blog en flash mais il est à croquer), M. le Maudit auquel je parlerai une autre fois et le flatteur TarValanion, finis africae qui nous parle de son logiciel pour avoir la date selon le calendrier révolutionnaire... Ai-je parlé à sok ? En tous cas j'aime beaucoup ses textes. Je me laisse embarquer dans un grande discussion avec Charly bouleversé que je le trouve "ambigü" et interessé par la SF (voir dans Lectures donc). Puis un jeune homme vint s'assoir à notre table, et après les présentations d'usage resta quelques minutes à me dire "Solveig ? LA Solveig ?" - me donnant l'étrange sentiment d'être une créature sortie d'une fable plutôt qu'une humaine (c'est déstabilisant) - d'autant plus qu'il reste ensuite à m'observer en silence. Je réalise que nous avons échangé quelques mails il y a des mois, choppe quelques nouvelles adresses et cours me chercher un martini avant la fermeture du bar puis ma soeur vient me faire un bisou-aurevoir et je migre avec quelques survivants vers un endroit ouvert plus tard - mais le niveau sonore empêche toute conversation, et nous nous séparons à Bastille.

Je repars vers gare du nord (où habite mon frère) avec Thomas dont c'est le chemin, j'ai froid alors lorsque nous passons devant chez Lunar je me décide à aller y chercher un pull. Je ne savais pas, ne pouvais savoir qu'Eve y était, mais dès que je passai la porte elle m'arracha mon sac, le balança et me hurla de me casser, avant d'enchainer en me sortant plein de trucs violents, me laissant muette, estomaquée par cette agression. Je pris quand même mon pull, ramassai mon sac, murmurai de excuses à Lu que j'aurais préféré ne pas mêler à ces histoires, et retrouvai la nuit encore plus froide, mais mon compagnon de marche eut la délicatesse de ne pas me poser de questions.

Lorsque nous arrivâmes à l'embranchement où nos routes devaient se séparer, il me proposa de passer chez lui. J'hésitai, peur d'être seule contre peur de me mettre en danger... mais il était chaleureux sans être pressant, alors je le laissai me préparer un thé puis un autre pendant que nous parlions, me perchai sur sa fenêtre pour fumer mes cigarettes et choisis de la musique, il me prêta un livre et je formai des phrases approximatives avec les mots sur son frigo. Nous regardâmes le soleil se lever avant que je lui dise que j'avais envie de dormir avec lui mais pas de faire de sexe, le T-shirt que je lui empruntai pour dormir était très geek et à mon rire il répondit "question de probabilités". Je m'enveloppai dans sa douceur, mais lorsqu'il fut endormi la crise d'angoisse revint, staccato d'images et de sons violents qui me maintint tendue jusqu'à ce que l'épuisement m'en libère. Sa douceur aussi au matin, sa délicatesse lorsqu'il laisse dormir la marmotte que je suis et ne me réveille qu'à son retour, avec des pains au chocolat et un thé.

Oh non, je ne suis pas amoureuse - mais émue de rencontrer toujours des gens prêts à offrir leur tendresse lorsque j'en ai besoin. Merci.

Trackbacks

Aucun trackback.

Les trackbacks pour ce billet sont fermés.

Commentaires

1. Le mardi 10 mai 2005 à 22:47, par Melie

Décidément, Paris Carnet !
J'irai...

Mais bon, ce n'est pas le propos.
Je voulais juste te dire que j'aime beaucoup ce que tu écris. Même que je te mets en lien pour la peine. Même que j'aimerais te croiser à l'occasion d'un autre rassemblement de blogueurs.

2. Le mardi 10 mai 2005 à 23:23, par Nacara

(Rien à voir avec le post, mais je ne sais pas comment te joindre autrement... Je t'ai envoyé un mail, j'aimerais savoir si tu l'as recu, et si tu comptes y répondre. Comme j'ai des problèmes avec ma boite mail, je me dis que tu ne l'as peut-être pas eu, mais je préfère demander avant de tenter de le renvoyer. Merci.)

3. Le mercredi 11 mai 2005 à 01:12, par Sok

Nous nous sommes parlé, oui, et je faisais même partie du groupe des survivants ! J'ai joué au catholique intégriste de base (pure provoc', je ne suis pas comme ça, "Dieu" merci)... Tu as eu des propos très sensés sur la beauté d'une bite, sur l'hétérophobie... J'ai essayé de m'incruster dans la discussion SF avec Charly, mais j'avais trop abusé de l'alcool pour que ma conversation soit cohérente. Dommage.

Je suis vraiment très flatté que tu apprécies mes textes et te remercie d'avoir eu la gentillesse de me faire part de ton avis. Quant à Thomas, c'est un type bien, comme tu as pu le découvrir.

4. Le mercredi 11 mai 2005 à 09:28, par Solveig

> Melie : je ne pense pas vraiment être aux prochains ParisCarnet... et je ne sais pas quand je repasserai sur Paris. Mais je te rencontrerais certainement avec plaisir.

> Nacara : répondu

> Sok : merci pour les précisions

5. Le mercredi 11 mai 2005 à 12:00, par clara

bonjour,
Je viens de tomber sur ton blog, que je trouve tres interessant. Cependant j avoue que tes histoires avec ta soeur sont assez violent, je ne comprend pas pourquoi elle t a jete de chez ce Lunar, j ai cru comprendre qu elle etait amoureuse d'Ernest, de plus vous vous etiez vu juste avant dans cette soirée, sans dommage. c est etrange :)

6. Le mercredi 11 mai 2005 à 13:28, par Nacara

Clara > Avec un minimum de psychologie, ça suffit pour trouver ça compréhensible. Je t'expliquerais bien, mais déjà que ça me gène pas mal de me retrouver presque inconsciemment à disséquer les actes de gens que j'apprécie, je vais pas en plus exposer en public les résultats de mes réflexions...

7. Le mercredi 11 mai 2005 à 19:31, par Batims

Pour le pseudo, c'est batims tout cour, j'ai renoncé au ' qui est de toute facon mi n'importe ou. Superbe, oui. Merci. Rouquin. Difficile de dire le contraire. Couche tot, non. Mais banlieusard, oui, et "qui ne peut pas se permettre de loupper le RER". En tout cas, c'est un laisir de t'avoir rencontré, même si ce fut rapide!

8. Le mercredi 11 mai 2005 à 23:25, par Solveig

> Batims : corrigé le pseudo... le reste est plus amusant ainsi ;)
À une prochaine fois plus longuement !

9. Le dimanche 15 mai 2005 à 00:33, par Mel'O'Dye

un p'tit coucou ... en passant ...
bizzz
Mel'
"survivante nocturne" ;-p

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.