Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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Une surprise au bord de la route

J'ai couru, après la semaine à Paris, pour partir à Grenoble rejoindre les copines qui partaient à Barcelone en camion. Heureusement le stop s'est bien passé, alors nous sommes parties dans la bonne humeur et presque à l'heure.

Une longue route. Nous chantons, écoutons de la musique, faisons des pauses pour manger les bonnes choses emportées, changeons de place régulièrement, dormons en empruntant les épaules ou genoux pour poser notre tête. Nous nous arrêtons pour la nuit au sud de la France au bord de la mer, plongeant dans l'eau avant de repartir. Au deuxième jour, passage de frontière : nous restons bloquées une heure, les douaniers espagnols étant convaincus que nous avons de l'herbe - alors que, soyons rationelLEs : même si nous en voulions, ce serait plus logique d'en acheter en Espagne, ça coûte nettement moins cher. Après nous avoir fait vider nos sacs, ils nous laissent repartir, visiblement déçus de n'avoir rien trouvé. Me laissant surprise de réaliser que les douaniers ne parlent aucune autre langue que la leur, alors que logiquement ils doivent communiquer avec des gens de partout (ou alors ils font très bien semblant).

Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons dans une station-service pour téléphoner, je m'éloigne me dégourdir les jambes, rejoins une copine qui a trouvé un tas de vêtements au bord de la route. Elle me montre ses découvertes, m'offre une paire de guêtres superbes puis je remue un amas de tissu blanc - avant de réaliser que cette masse informe est une robe de mariée. Neuve, à ma taille tant qu'à faire, et plutôt jolie dans le style meringue. Nous nous ébahissons encore lorsque la camion reprend la route, et les gens à la queerution s'ébahiront de même lors des soirées où je la porterai - après quelques aménagements : déchirer la couture arrière pour pouvoir marcher librement, et me faire le maquillage noir et rouge d'une mariée enfuie, et puis la coiffure bien sûr. Ça y est, une bonne partie de mon crâne est tondue. C'est mieux car il fait très chaud, et puis j'en profite pour laisser des douleurs tomber avec les longues mèches.

Mes amiEs saluent le changement avec enthousiasme, l'un me lançant "bienvenue chez les punks !" et la plupart venant gratouiller le crâne ainsi découvert. J'aime bien. J'improvise plein de coiffures bizarres, pis j'ai gardé quelques longs cheveux au milieu avec lesquels je n'arrive pas à me faire une tresse africaine comme je voulais, mais qui me laissent ma tête "normale" pour faire du stop ou passer anonyme.

En tous cas, le look fera un effet incroyable sur une italienne qui me draguera effrontément le mardi soir, puis aux gens qui me suggèreront de monter sur la scène où se déroulent des performances - mais je n'ai pas envie, je m'amuse assez à caresser de mon éventail de plumes rouges ceux qui marchent sur ma robe pour les faire bouger.

Je porte la robe également à la soirée du samedi, mais je me change au milieu de la soirée pour pouvoir danser - et la fille à qui je l'offre le lendemain est ravie, elle en rêvait depuis des années et elle s'exclame que ça lui évoque beaucoup de mises en scène sexuelles.

Trouver une robe de mariée en allant à la queeruption, c'était un bon présage je trouve. Juste décalé comme il faut.

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Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.