Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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dimanche 20 juin 2004

Vanités (oui Lunar, je copie tes titres)

Je viens de me rendre compte que Nacara m'avait fait un devoticon pour son Magicien d'Oz. Alors je suis touchée, et flattée. En plus, ça faisait un moment que j'y pensais mais mes compétences techniques n'étant pas suffisantes, ma vie trop remplie, tout ça. Maintenant, va falloir que je soudoie ma soeur pour qu'elle le mette quelque part sur la page...

Maux accessoires, mots importants... au séant de l'océan

Oui, mon titre est digne de Davux. Comme je l'ai pas vu depuis longtemps, je compense :)

Alors, l'océan : on y est allés, on l'a vu, on s'y est baignés. Y'a des choses qui changent pas. Sauf que je suis toujours aussi surprise par les marées, j'ai passé les étés de mon enfance au bord de la Baltique (pour les incultes, c'est une mer fermée, comme la méditerranée, et donc dispensée de marées) et... franchement, je trouve ça pas pratique. On a passé trois jour à louper les marées hautes, et après on s'est résignés à demander les horaires... ben ça nous a fait bizarre de voir la baie remplie, on commençait à croire que c'était une blague, mais non. En fait vous me direz, on aurait pu marcher jusqu'à la mer. M'enfin d'abord c'était loin et je suis feignante, pis en plus y'avait une grande bande de gadoue, alors d'accord y'a des vieilles qui payent super cher des thalasso pour s'en faire badigeonner et les bains de boue ça peut être drôle, ça a un côté sensuel... sauf que c'était de la gadoue qui cachait des cailloux, et là avouez que c'est mesquin : déjà sous l'eau c'est dur de les voir, mais là ils sont vraiment indécelables et même quand on pose le pied dessus, comme ça glisse impossible de bondir très vite. En conclusion, comme c'était pareil à marée haute avec de l'eau par-dessus, on s'est surtout baignés dans la piscine du camping, et puis à la plage des Minimes quand on était à La Rochelle.

Oui, on a fait du camping. J'avais jamais essayé, maintenant je suis moins ignorante. Je sais que je n'en ferai jamais en saison haute : on était début juin, et la population suffit à alimenter mes réflexions sociologiques pour un bon moment, je crois que je supporterais pas encore plus de gens tassés - une prochaine fois, je me démerderai pour pouvoir faire du camping sauvage. M'enfin la piscine c'est rigolo, parce qu'avec nos horaires décallés on y allait que quand elle était vide et une piscine pour deux, c'est la classe quand même. Et puis on a passé avec succès l'épreuve du montage de tente, on avait pas vérifié le materiel avant de partir mais y'avait tout (on pouvait faire confiance à son proprio faut dire!), le déchiffrage d'instructions était possible, et on ne s'est pas engueulés - Dilo a dit, après, que c'était exceptionnel lorsqu'on monte une tente à deux - et d'ailleurs on a passé plus d'une semaine ensemble sans tentative ou pulsion de meurtre. Même quand on a fait du stop au soleil pendant des heures. Même en marchant au soleil pendant des kilomètres. Même lorsque nos conceptions des courses ou de la cuisine différaient, même lorsque les coups de soleils rendaient tout contact douloureux, même lorsqu'on s'interrompait mutuellement dans nos lectures, même quand le caillou sur lequel on était installés m'amenait à empiéter sur sa moitié de la tente, même lorsque le bordel diffusé par nos sacs lui a fait perdre sa brosse à dents, même lorsque les moustiques ont envahi nos nuits, même quand je me suis entaillé la main en tentant d'ouvrir un avocat et que ma phobie du sang l'a obligé à soigner mon bobo ET me rassurer (ET faire à manger), même lorsqu'on trichait au Yams, même quand j'ai commandé les parfums de glace les plus étranges possibles pour lui, même quand on est arrivés dix minutes en retard à la séance de Harry Potter et que je me suis aperçue qu'il était en français, même quand sa passion pour l'huile d'olive et l'absence de produit vaisselle ont fait que mon thé bergamotte avait un net goût d'olive, même quand on chantait faux, même quand j'ai marché au bord de la falaise malgré les panneaux "danger", même quand on a dessiné de nouvelles constellations (la tente, le sac à dos, la boussole, le moustique, la lampe torche). Même quand on a passé la nuit dehors, même quand on a discuté des censures que l'on poserait à nos récits de voyage. Même en partageant la crème soja vanille (délicieux). Même quand j'ai mangé le dernier abricot. Même lorsqu'il est tombé en rade de tabac, même lorsue je lui piquais sa serviette (plus grande). Même lorsqu'il a mis de la confiture sur mon étole noire, même lorsqu'on s'est perdus dans la ville avec nos énormes sacs sur le dos et nos ampoules aux pieds (j'en ai une qui couvre tout le talon gauche, j'avais jamais vu ça). Même en comparant nos visions du kitch lors de l'achat de cartes postales. Même lorsqu'on a parlé véganisme, drogues, désir, philo, masculinité, féminisme, ou lorsqu'on tentait de faire un emploi du temps (que l'on ne suivait pas).

Ce furent des vacances merveilleuses. Et puis... on a beaucoup ri, en particulier lorsque j'expliquais que ma mamie me croyait dans une secte, et que je l'ai appellé gourou Dilo, et qu'il a répondu "Ah tiens, tu savais pas? La semaine prochaine t'as le deuxième stage d'initiation, avec Végor, à la montagne!". Et qu'on a imaginé les expéditions les plus farfelues avec chacun de nos cohabitants.

Alors Végor, dis-moi : tu ronfles pas, j'espère?

lundi 7 juin 2004

Balancier

J'aime cette folie dans ma vie
Besoin de respirer, aussi

J'hésite...

Cerf-volant

J'ai réalisé il y a quelques jours pourquoi j'étais aussi heureuse, pourquoi j'avais envie de le hurler à la face du monde et aux oreilles des malheureux qui m'appellent : je suis libre. Je vous l'ai déjà dit, mais comprenez-vous réellement ce sentiment? Je n'ai pas d'autres obligations que celles que je choisis, pas d'horaires imposés, pas de contraintes extérieures... et, vous savez, ce noeud de stress dans le ventre, celui qui pèse plus ou moins lourd selon les jours, et bien ça y est, il s'est envolé. Alors oui, je me pose des questions. Je m'interroge pour savoir si j'accorde assez de temps à mes amoureux (la réponse est non), si peut-être j'ai trop d'amoureux (mais je les aime, alors...), si assez de gens restent pour garder la maison la semaine prochaine, parce que je vais prendre des vacances à la mer, avec Dilo. Ben oui je suis déjà en vacances, c'est ça le luxe : l'être continuellement. Nous partons donc, en stop, vers l'Atlantique (oui c'est vague, mais on trouvera bien un coin joli où poser une tente).

On a d'autant plus besoin de bouger que durant les deux derniers jours, il y avait un festival dans la salle mitoyenne à la maison, et que l'organisation déplorable a beaucoup énervé tout le monde... mais nous avons entamé un cycle de discussions pour prendre des décisions concernant le lieu, espérant régler ce genre de problèmes...

Sinon, mes parents m'ont téléphoné ce soir pour me dire qu'ils étaient à une heure de route et qu'ils passaient me voir si je voulais. J'étais un peu surprise, m'enfin j'avais rien de prévu (et on venait de finir le ménage collectif, ça tombait bien). Ils sont venus, tout le monde était en réunion habitants (il y en a une par semaine, pour régler les détails pragmatiques et la vie ensemble) donc je les ai accompagnés au restaurant, où je leur ai expliqué ce que j'ai blogué dans les articles précédents (ils sont ouverts d'esprit, quand même!). Ensuite ils m'ont raccompagnée, ont croisé quelques personnes (à travers leurs yeux j'ai perçu à quel point mes cohabitants sont étranges, excentriques, fabuleux), puis je leur ai souhaité une bonne nuit : les Tanneries donnant sur le boulevard, ils n'auraient pas réussi à dormir.

... pourquoi ce titre? Parce que les Tanneries, c'est mon fil : celui qui permet de voler très haut, sans risque de se perdre car il reste une attache.

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.