Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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mercredi 29 décembre 2004

Fanatisme

Comme on l'avait prévu depuis un moment, j'ai passé ma soirée d'hier avec BohwaZ. Le programme, c'était Twin Peaks (fabuleuse série de David Lynch des années 90) et peinture sur verre. En fait, on peindra une prochaine fois, par contre on a fini la saison 1, blottis sous ses couettes en mangeant des chocolats et pâtes de fruits. Ça y est, je suis fan de cette série : c'est très daté, un peu kitch, et ça allie merveilleusement le mélo avec le sordide. C'est grand.

Par contre, notre soirée fut quelque peu perturbée parce que certainEs de ses amiEs, à qui il avait parlé de non-exclusivité, en ont déduit qu'il est "vicieux", ce qui l'a pas mal perturbé et m'a fait rire. Alors pour celleux qui ne comprennent pas qu'on puisse avoir d'autres relations que le couple, allez lire le très bon article Polyamour sur wikipedia (oui, encore), ou bien les liens ( Contre l'amour sur infokiosques, et All right, so what is "polyamory"? en anglais, mais j'ai demandé à notafish de me le traduire).

Pris une jolie photo avant de dormir. Se réveiller et voir la neige sur les toits, depuis son nid perché. Partir en lui faisant un bisou.

Pourquoi serait-ce compliqué ?

De l'amour et du temps

Il y a un bon moment déjà, Lunar m'avait envoyé un mail qui s'appellait ainsi. À peu près le seul "vrai" mail que j'aie reçu de lui (le seul qui ne soit pas informatif). Eh bien... je lui ai dit à peu près la même chose il y a quelques jours. Ça a fait mal. Ce n'était pas fait exprès. On a parlé. Il m'a surprise en me disant que lui avait intégré depuis un bon moment le fait que notre relation est maintenant compliquée. Je le connais si bien, et il me sidère pourtant encore souvent. Il a raison bien sûr. Nous sommes loin, ne nous voyons pas très souvent. À chaque fois que nous nous voyons, il nous faut longtemps pour nous réadapter, nous redécouvrir. C'est lié à plein de choses : nous communiquons peu lorsque nous sommes loin, parce qu'il est laconique sur irc et que ça m'ennuie au bout d'un moment, et puis aussi notre relation était forgée sur un suivi de nos quotidiens (même si nous ne nous voyions pas chaque jour, c'était tout de même très souvent)... et là, nos quotidiens sont très différents, et durs à transmettre.

Enfin... formuler le problème, c'est déjà en partie le résoudre. Nous avons parlé, beaucoup. Samedi, nous avons pris toute la journée pour nous. Il m'a réveillée avec un petit-déjeuner au lit, et Ernest sachant que j'avais prévu de passer la journée avec Lunar a attrappé le café que lui avait fait Lu' et est allé le boire en lisant ses mails. Dans la journée, Lu' et moi avons cassé des palettes pour pouvoir chauffer ma chambre, préparé un repas ensemble (curry de légumes, avec lait de coco et noix de cajou), et fait plein de bon sexe. Depuis, il a à peu près fini les projets qu'il avait prévu de faire, et nous avons pris le temps de faire de l'informatique ensemble (installé mozilla thunderbird et créé une clé GnuPG, et même fait du sed). J'ai pris soin de ses cheveux négligés aussi, les ai lavés, coiffés, coupés un tout petit peu. On a passé ce soir à la laverie automatique en discutant, avec retour à pieds dans la neige avec un énorme sac à dos rempli de linge mouillé. Enfin on redonne corps à notre relation, on a aussi déliré en imaginant un wiki relationnel auquel nous seuls aurions accès, avec nos clés GnuPG, sur lequel nous listerions les choses que nous avons envie de faire ensemble.

Enfin voilà... Lunar est là, je le redécouvre, et c'est bien.

lundi 27 décembre 2004

Geek level 2 : complete

<br />##solveig@cassos:~$ gpg --fingerprint 79FADB05##
<br />##pub&nbsp;&nbsp;1024D/79FADB05 2004-12-27 Solveig <solveig@il-etait-une-fois.net>##
<br />##&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Key fingerprint = 3373 53A3 8405 E3A3 CF7F&nbsp;&nbsp;23FF 09A1 6733 79FA DB05##
<br />##uid&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Solveig <solveig@anargeek.net>##
<br />##sub&nbsp;&nbsp;1024g/5EC4F1E0 2004-12-27##

Et aussi ma clé complète.

(si vous n'avez rien compris à ce post mais que vous mourez d'envie de vous geekifier, voici quelques explications)

mardi 21 décembre 2004

Glaçons et émotion

Petit déjeuner en compagnie de celles qui partaient en stop au petit matin. Courir ajouter des pulls (jusqu'à cinq + manteau + écharpe). Grimper dans le camion. Rouler pendant une demie-heure, essuyant le pare-brise givré et guettant l'avancée du jour, espérant ne pas arriver après le lever de soleil mais savourant ce trajet crépusculaire sans vouloir stresser. Se garer auprès d'une rivière gonflée par les pluies, ruisseau transformé en torrent bleu dont s'élève une brume onirique. Inciter notre jeune récalcitrant à se couvrir.

Commencer à marcher dans le bruit des feuilles mortes gelées que l'on piétine, entre les flaques patinoires, soulevant les branches qui tendent leurs épines argentées. Cueillir du gui, qui porte bien son nom d'"evergreen" en anglais. Ramasser au passage quelques brindilles envahies de mousse fluorescente, et quelques baies colorées. S'émerveiller des cristaux de glace déposés sur chaque surface, des constellations dessinées lorsque l'eau a gelé ou au contraire de la limpidité de cette congélation. Remonter l'écharpe pour protéger le nez, la retrouver très vite pleine de condensation. Parler d'embellir notre maison avec ces trésors végétaux, nous amusant à l'idée d'une attaque de bisous justifiée par le gui.

Arriver au sommet après vingt bonnes minutes de marche (et beaucoup de râlage du lutin pas joyeux le matin). S'assoir, voir Fin rouler une cigarette, donner au jeune drogué sa dose de chocolat - ce qui lui rend le sourire - et sortir la bouteille d'eau pour m'apercevoir qu'elle a eu le temps de s'agrémenter de glaçons. Savourer la vue de la vallée quelques minutes avant de saluer l'astre levant, celui qui annonce le retour des jours plus longs. Marcher encore un peu dans l'aube en devisant doucement, prendre un bain de soleil sur un ancien fortin en pierres où nous évoquons arcs, arbalètes et statégie militaire médiévale.

Redescendre, du givre plein les yeux, de la fatigue plein les jambes, du froid plein partout et pourtant heureuse, ravie de voir que la vie continue dans le froid, rendue sereine par ce calme froid. Envahie d'images de l'Islande, et de l'envie de voir cette contrée en hiver.

Rentrer alors que tous sont encore couchés, accrocher nos décorations partout dans le salon et l'entrée, boire du thé - je vous ai déjà parlé de mon plaisir à habiter avec une britannique, avec du thé toujours au bon moment (c'est-à-dire tout le temps, hein) ? - pendant que mon jeune cohabitant nous étouffe sous le chocolat et les cris de joie en ouvrant ses cadeaux. Savourer la surprise et la joie de Fin à en recevoir aussi (j'ai proposé à son fils la veille de venir choisir dans les cartons de babioles que mes parents m'ont rapportées ce qui lui plairait). Puis accueillir les premiers levés par des bisous sous le gui, et vers midi préparer une petite bouffe en racontant notre expédition et partageant de la tendresse avec Ernest (oui, on est multifonctions). Faire suivre le repas de quelques cigarettes dans la lumière, sur les marches du perron, en méta-relationnant ("parler de la relation que nous entretenons") et effleurant nos peaux.

Il va être temps que j'aille dormir bientôt... cette journée courte en sommeil et lumière fut riche en bonheurs. Vous me racontez les vôtres ?

Équinoxe

Aujourd'hui, c'est la journée la plus courte de l'année. Mais faut le voir du côté positif : à partir d'aujourd'hui, les jours rallongent. Du coup, ma cohabitante motivée m'a proposé d'aller regarder le soleil se lever dans la montagne. On part dans une heure, faut que j'aille me faire du thé moi... Bonne journée à vous, bientôt le soleil reviendra !

lundi 20 décembre 2004

Petites lumières de fêtes

Il y a quelques semaines, on a fait des photos avec BohwaZ. Depuis, sa vie trépidante ne lui avait pas laissé le temps de les mettre en ligne, mais enfin les voilà. La plupart sont floues parce que le manque de lumière demandait de longs temps d'exposition, sans pied. M'enfin voilà, moi qui n'aime pas les photos d'habitude, cette séance improvisée m'a beaucoup plu et en plus je supporte de les montrer... je dois avoir dépassé un blocage, c'est cool.

mardi 14 décembre 2004

Dans l'igloo

En ce moment à Dijon, il fait très froid. Chez moi aussi du coup, vu qu'on chauffe pas. Enfin dans le salon, avec le poële à bois il fait 10° à peu près, mais dans le reste de la maison il fait 0. Eh ben même avec trois pulls et deux pantalons, je peux vous dire que je grelotte. Là je viens juste de me lever d'une nuit de 24h. J'ai battu mon record, d'abord parce que le froid ça crève, aussi et surtout parce que c'est dur de sortir des couvertures chaudes pour s'habiller dans l'air glacial avec des fringues gelées. Bon, pis j'avais un peu de sommeil en retard aussi. Enfin tout ça pour dire que je suis allée me coucher à 9h du mat', rejoignant Ernest qui avait réchauffé le lit et qui m'a laissé poser mes extrêmités congelées sur son ventre brûlant, et c'est la première fois que quelqu'un me réchauffe non pas seulement pour être gentil mais par pur plaisir. Bizarre ça, d'aimer le froid. En tous cas, ça fait du bien d'avoir un tel extraterrestre à proximité en cette saison ! En plus, il m'a réveillée de ma longue nuit en m'apportant du soja dessert vanille, et après trois heures de sexe il était prêt à dormir, moi à me lever... et les couvertures étaient parsemées d'une fine couche de condensation ;)

lundi 13 décembre 2004

Femmes et informatique

Eve a écrit il y a quelques temps un article intitulé "informatique d'un autre genre", où elle résumait son vécu de femme dans ce milieu masculin qu'est l'informatique. Depuis, j'ai rencontré plusieurs geekettes dont les expériences étaient assez similaires. Alors j'ai tenté de (compilé) compileR quelques trucs sur le sujet :

Comme je me posais ce genre de questions, forcément ce genre de phrases n'a pas manqué de me faire bondir :

23h14 <Med> Solveig: c'est pas parce qu'on fait des blagues vaseuses entre gars qu'on est sexiste IRL

(sur le chat de Wikipedia, et non ne t'inquiète pas Med je ne te déteste pas pour autant).

Du coup, je suis d'autant plus heureuse lorsque mes aventures internautiques m'amènent à rencontrer d'autres filles. Surtout lorsqu'elles sont géniales comme celle-là (et en plus, elle fait un délicieux gâteau à l'orange) :

//<notafish> surtout avec ces massacreurs de l'orthographe que sont les wikipédiens de tout poil
<Solveig> je corrige :)
<notafish> moi zaussi
<notafish> du coup, je sais tout sur Pierre 1er de Serbie et autres trucs du genre
<Solveig> hihi
<Solveig> j'ai corrigé l'Islande récemment
<Solveig> ça va, ça m'interesse
<notafish> c'est pour ça que j'aime Wikipédia, lol, t'apprends des trucs délirants en corrigeant des fôtes//

Et puis sinon, je m' amuse vraiment bien sur Limbes.

mercredi 8 décembre 2004

Dix de perdues, dix de retrouvées...

À l'instant sur irc, après un long troll sur les énergies :

<sam> grâce au nucléaire on crée plein de nouvelles espèces animales et végétales
<arf`> ça compense les espèces en voie de disparition, c'est la claaasse

Mouais, ça mériterait un article mais j'ai un chantier non-mixte là.

lundi 6 décembre 2004

Chaussette retrouvée

À Paris, j'ai vu Anna. Anna, c'est ma soeur d'été allemande : j'ai passé avec elle tous mes été pendant dix années, de 8 à 18 ans. C'est ma plus ancienne amie d'enfance, quelqu'un avec qui j'ai grandi, qui m'a apporté et à qui j'ai transmis un peu de moi-bizarre. Très différentes et pourtant très proches, elle blonde et moi brune, elle petit garçon manqué et moi toujours en robe l'été, elle ayant toujours plein de projets et moi passant l'essentiel de mon enfance à lire, elle capable de jouer de nombreux instruments de musique, réalisant de superbes aquarelles et dessins, passionnée d'histoire et allergique à la chimie, un peu couvée par ses parents alors que les miens me semblaient pafois indifférents, un peu amusée par mes amours mais toujours prête à écouter mes états d'âme, et tant d'autres choses encore.

Avant, on se voyait tous les étés, on s'écrivait pendant l'année. Depuis quelque temps, nos rencontres se sont espacées, et là ça faisait deux ans qu'on s'était pas vues. Mais on a pas hésité lorsque je suis sortie du métro, nous nous sommes reconnues tout de suite et la serrer dans mes bras a immédiatement aboli toute gêne. Nous avons décidé vite de ne pas aborder nos souvenirs, parce que nous pourrions les développer pendant des mois. En parlant seulement des deux années creuses, sans réussir à tout dire, nous avons quand même parlé pendant quatorze heures non-stop. Je lui ai raconté mon passage à la non-exclusivité, mon travail, la vie avec Eve et Romain, l'arrêt de mon travail, ma vie en squat, mes idées politiques, elle m'a confié ce qui avait fait sa vie pendant ce temps. Les mots étaient fluides, pour la première fois nous échangions en français parce que mon allemand est vraiment trop loin mais avec des excursions dans la langue de Goethe et celle de Shakespeare quand nécessaire. J'ai réalisé que la France en est à l'âge de pierre pour ce qui est de l'intégration des idées féministes, et ma discussion quelques jours plus tard avec Izys m'a d'ailleurs appris qu'il en était de même pour les réflexions sur le genre, bien plus avancées dans les autres pays occidentaux.

Enfin voilà, j'ai retrouvé quelqu'une qui m'est chère. Elle va venir me rendre visite un des ces jours, nous pourrons remuer nos souvenirs...

dimanche 5 décembre 2004

Soupirs en volutes

Lorsque le plaisir m'envahit, lorsqu'il me subjugue et me transporte, lorsque je m'y cramponne pour le suivre jusqu'au bout du voyage, lorsqu'il me surprend ou arrive enfin, lorsqu'il me secoue toute entière, m'électrise, tend chacun de mes muscles, lorsque mes sensations explosent en éruption volcanique, en tsunami, en tornade, lorsque mon esprit ne perçoit plus rien qu'une intense lumière blanche et les pulsations jaillissant de mon sexe vers mes extrémités et retour à mon sexe, en une boucle qui semble sans fin...

Lorsque je jouis, mes soupirs hésitent, grandissent, tremblent, montent, se font timides et enfin se libèrent et s'enroulent en volutes qui s'élèvent, tourbillonent et s'enroulent en circonvolutions élaborées, argentines ou rauques, étouffées ou résonnantes, et s'apaisent. Moi aussi.

ce texte est également publié sur [[http:www.aurevilly.net/mediawiki/index.php/Accueil Limbes]]//

Tarnation

Je suis surprise que les pédéblogueurs n'aient pas encore écrit sur ce film. Violent, émouvant, beau, perturbant, et vrai : ce film cumule. Le réalisateur et acteur, puisque ce film est un documentaire personnel, est attendrissant et gênant, il possède un charisme magnétique et joue sa vie avec une maîtrise incroyable. Lorsque Jonathan Caouette filme sa mère ou ses amants, son amour pour eux nous submerge, lorsqu'il montre la folie de celle-ci ou ses souffrances sous drogue nous voudrions pouvoir lui tendre la main pour l'aider. L'esthétique est tremblante, floue la plupart du temps, mais parfois d'une beauté poignante - et l'ensemble possède une cohérence improbable.

C'est un cri de joie, de folie, de rage et d'amour, c'est un appel à l'aide et un cadeau indécent, c'est une catharsis et un traumatisme, c'est un poème de vies et un carnage d'existences, c'est sombre et coloré, et lorsque nous sommes perduEs dans ce tourbillon la musique garde le suivi. Au cas où vous auriez pas compris le message : allez le voir, il en sort pas tous les jours des films aussi bons.

http://www.tarnation-lefilm.com/

samedi 4 décembre 2004

Deux personnes, un gode, plein de possibilités

Attention, cet article peut heurter la sensibilité des plus prudes.

Lunar a récupéré un gode. Je suis passée à Paris, et repassée en mode sexe. Conclusion, on a aussi bien joué avec le gode.

C'est étrange, de pénétrer quelqu'un. Bizarre de constater son plaisir, imaginant ces sensations que je connais (parce que sur les sensations de pénis, je dois me guider aux réactions seules). Amusant de ne pas savoir s'y prendre. Bloquant de faire mal. Exitant de réussir à donner du plaisir. Plaisant d'essayer enfin ce vieux fantasme de double pénétration, même si je désire encore le réaliser avec deux hommes.

Puis juste comme j'écrivais cet article, une mise à jour de Gendertrouble :
The Dildo Song

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.