Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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vendredi 31 octobre 2003

Machisme latent

C'est insupportable, le protectionnisme masculin. Ce besoin qu'ont certains de tenir les portes, de payer les sorties, d'avoir le dernier mot, de poser un bras ferme sur vos épaules, d'arrêter (ou commencer) les blagues salaces quand vous entrez dans la pièce, de clamer leur virilité. Bon OK j'en ai fréquenté peu, et aucun intimement. Mais on en croise tellement, c'est choquant, et quasiment chaque jour un détail ou un autre vous rappelle que vous êtes un femme. Ou pas, hein. Tout est tellement divisé par genre!

Je suis heureuse d'être une femme, malgré les règles et la pilule à ne pas oublier et l'épilation (que je néglige, il est vrai) et les sifflements. Mais je suis avant tout un être humain, pensant, pas un trou.

Ceci dit... maintenant, je comprends cet instinct qui en pousse certains. Je n'excuse pas, et ne tolère pas plus. Mais un fille, c'est si fragile, frêle, délicat, sensible. Bien sûr ce n'est qu'une apparence, on est tous les mêmes dedans, et tous différents. Mais face à elle je dois parfois réfréner mon besoin de la protéger, de lui faire un cocon doux et tiède en l'entourant de ma force (pas physique, mais c'est pareil). J'en suis la première surprise. J'ai découvert combien ce serait facile d'être macho...

Alors merci à ceux qui savent ne pas m'imposer leur force et leur "masculinité". Merci de savoir exprimer votre sensibilité sentimentale et physique. Merci de me savoir être humain avant objet de désir, et d'accepter aussi mon désir (ou son absence, d'ailleurs. J'ai fait une fois l'amour en deux semaines et je réalise que j'avais sans doute besoin d'une pause...). Merci aux hommes et femmes qui n'en sont pas.

Pardon

J'appréhendais d'aller week-end en Normandie. Comme toujours lorsque je vais voir mes parents. Mais il n'y a plus lieu. Depuis quelques mois, j'ai pardonné à mes parents, et cela m'a apporté l'apaisement. Nous avons passé une vraiment bonne soirée vendredi dernier, en parlant-vrai, et - miracle- sans faire pleurer môman! Ayant fait une croix sur les erreurs, les rancoeurs, et cette tension qui existaient entre nous depuis trop d'années. Ce mur que j'avais laissé se bâtir jusqu'à des hauteurs vertigineuses. Bien sûr, ils auraient pu faire mieux pour nous. Mais après tout, je ne serais pas moi si j'avais eu une éducation parfaite, et je ne regrette pas ces années où j'étais décalée dans la cour de l'école parce que, de par ma situation familiale, je ne m'interessais guère comme les autres filles aux péripéties d'{Hélène et les garçons}, et mon plus gros malheur n'était pas d'avoir eu 8 en maths. Je comprends maintenant qu'ils n'ont pas su sortir de leurs problèmes pour voir et écouter les nôtres, je comprends que leurs choix de vie, s'ils me sont étrangers, étaient les seuls qui leur convenaient. Ils étaient trop honnêtes pour choisir d'être heureux. Trop intègres pour tolérer les abus admis par notre société (je vous raconterai leur procès contre le Crédit Agricole, un jour. Ou alors peut-être écriront-ils finalement leur livre). Ce sont des gens bien, à leur manière. Malgré la vie de cons qu'ils ont menée. Je suis heureuse de les avoir retrouvés.

Ils ont su m'écouter, enfin. Ils ont dû réaliser, eux aussi, que leur fille était devenue une étrangère. Je leur ai raconté qui je suis, ma façon de mener ma vie, mes choix, mon ressenti, mes pensées. Nous avons rattrappé quelques années à se voir le moins possible, beaucoup d'années de silence pesant. Je leur ai exposé mon aptitude au bonheur, mes projets d'avenir, mes amours multiples, mes craintes floues. Ils ont su écouter, et comprendre (ce n'était pas le problème).

Ai dormi dans mon lit d'avant, après avoir fait l'inventaire des babioles laissées là-bas. Certaines choses me manquent, notamment mon courrier, et quelques dessins. Penser à les récupérer un de ces jours.

A part le dentiste le lendemain matin, ce fut un week-end parfait. Beignets et crêpes chez mamie, bain de deux heures avec un bon livre en profitant de la musique que mon cousin avait mise à fond, jardinage dans le froid sous un grand soleil, explications à l'autre cousin de la guerre Israël/Palestine, épluchage de pommes pour faire de la compote en écoutant mamie me donner des nouvelles de la famille jusqu'au douzième degré, choix de cartes dans la magasin de ma tante et écriture le soir quand tous sont couchés. En profiter pour aller fumer une cigarette dehors, avec le souffle du vent dans les arbres et les étoiles par centaines au-dessus de ma tête. Laisser mamie me gaver de nourriture (parce que je suis toujours un peu pâlote, je mange pas assez. Ou alors elle projette de m'utiliser comme plat principal à Noël. Je ne vois pas d'autre explication). Refuser d'emporter plus de quelques kilos de bouffe chez moi, m'en tirer avec des crêpes, des noisettes, du thé, des bonbons, un cake et considérer que j'ai bien argumenté. Refuser aussi de prendre du linge de maison ou de la vaisselle ("Non merci, j'ai pas la place. Et réellement pas besoin, accessoirement"). Apprécier le fait d'être un estomac sur pattes pour une journée. Réaliser que j'ai besoin de sortir de Paris plus souvent...

jeudi 30 octobre 2003

Messie, mais si

Il faut lire Pierre Bordage. Parce qu'il est français tout d'abord, et que le style est incontestablement meilleur quand il n'a pas subi la traduction. Parce qu'il remue de grandes idées, surtout. De celles qui englobent l'humanité. Bien sûr, les rabat-joie diront que ses livres sont toujours basés sur un héros exceptionnel. C'est vrai, mais c'est sans importance. On ne cherche pas la crédibilité chez Bordage. Et ce n'est pas non plus l'exploit qui lui donne sa force. C'est la recherche des sentiments, et des pensées plus grandes que nous. Et le souffle haletant de ses intrigues où les rebondissements n'ont rien à voir avec un besoin de meubler, mais au contraire vous font découvrir à chaque page de nouvelles idées, de plus grands desseins.

Beaucoup sont devenues des bibles, à commencer par [{L'Evangile du Serpent}->http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2846260141/qid=1067535809/br=1-5/ref=br_lf_b_4/171-1630570-3822643], où l'on suit à travers quatre personnages les préceptes du Messie. Pas celui qu'est venu y'a deux mille ans, non. Pas l'un de ceux qui se font plein de fric avec une secte efficace. Non, celui qu'on attend tous sans même s'en rendre compte, celui qui saurait nous montrer la vacuité de notre mode de vie et nous donner le courage d'en construire un nouveau. Un peu anarchiste, le messie, et ça fait réaliser à quel point l'Eglise a (mal) interprété la Bible, parce que finalement, Jésus de Nazareth fut bien révolutionnaire, de son temps. Je ne suis pas croyante, pas plus après avoir lu ce livre, mais il aide à prendre conscience de notre vie. {(penser à faire une liste des livres que j'ai lus cette année qui ont bouleversé ma vision du monde, il y en a beaucoup, en fait).}

Le premier que j'aie lu, il y a déjà quelques années, c'est [{Wang}->http:www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2290311286/qid=1067535863/br=1-8/ref=br_lf_b_7/171-1630570-3822643]. On y voit dans quelques temps une situation mondiale telle qu'un mur sépare les riches et les pauvres. Parce que, n'en déplaise à [Kobal->http:www.kobal2.free.fr/2003_10_01_Archives.html#106739780876643038], les sociétés modernes produisent effectivement "300 fois trop", mais il y a bien vingt "grouillots" qui suent pour le confort de chaque occidental. On les a juste décentralisés, histoire d'avoir moins mauvaise conscience - et puis c'est plus facile de voir à la télé que, là-bas, loin, ils sont malheureux, que d'assumer la gestion de ses esclaves. L'histoire de ce héros qui va, bien sûr, arranger les choses (Bordage est optimiste, soyez prévenus) est annexe. Par contre, l'exposé sur la société est vraiment frappant. Bordage est un politisé, mais pas dans le sens où il défend un parti ; c'est plutôt qu'il se pose les questions de société qui devraient être au centre de nos préoccupations, et que les hommes politiques (merveilleusement secondés en cela par la télévision) éludent avec acharnement.

Celui que je ne vous conseille pas, c'est [{Les Derniers Hommes}->http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2290318752/qid=1067535934/br=1-6/ref=br_lf_b_5/171-1630570-3822643]. Publié à l'origine en feuilleton chez Librio, je trouve qu'il n'a pas l'amplitude des autres oeuvres de Bordage. Espérons qu'il ne renouvelle pas cette tentative (d'autant que c'est très frustrant pour le lecteur d'attendre la suite, hein).

[{Les Fables de l'Humpur}->http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2290319147/qid=1067535934/br=1-8/ref=br_lf_b_7/171-1630570-3822643] est dépaysant, très. Je l'ai beaucoup aimé mais je ne vous en dirai pas plus par peur de rompre le mystère...

Et enfin, le plus connu, [{Les Guerriers du Silence}->http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2841720861/qid=1067536280/br=1-11/ref=br_lf_b_10/171-1630570-3822643], est un space-opéra spirituel (en trois tomes). Très bon, avec le souffle nécessaire à une telle entreprise, des personnages attachants (il est {aussi} très doué pour ça), des implications métaphysiques. Pas le meilleur du genre selon moi, mais en bonne place malgré tout.

Je sais, j'en zappe quelques-uns. Mais je n'aime pas parler d'une [série pas finie->http:www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2290319937/qid=1067536280/br=1-12/ref=br_lf_b_11/171-1630570-3822643], même si j'attends la suite avec impatience, et puis y'en a quand même [quelques->http:www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/208067627X/qid=1067536666/br=1-18/ref=br_lf_b_17/171-1630570-3822643]-[uns->http:www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/229032793X/qid=1067536666/br=1-1/ref=br_lf_b_0/171-1630570-3822643] que je n'ai [pas lus->http:www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2841721094/qid=1067536666/br=1-4/ref=br_lf_b_3/171-1630570-3822643]. Mais bon, vous aurez compris l'attachement tout particulier que j'ai pour cet auteur :)

Bonne lecture à vous, à bientôt pour de nouvelles chroniques science-fictionnesques!

{(article à lier avec celui-à-venir sur Ayerdhal)}

Pêcheresse

La Pompe à Bière, plus communément appellée PAB. Trois filles, deux garçons, pas mal de discussions, un magazine féminin, des croques-madame et salades. De la bière, aussi, même de la bonne avec des fruits dedans. Et là... le dérapage.

[Nacara->http://www.nacara.net/weblog/] : "C'est long à partir de quand, pour toi?

[Oz->http://wtf.cyprio.net/] : Quand on peut les manger."

Ne demandez pas le contexte, ce serait moins drôle.

Oz a fait mentir sa réputation d'être muet. Je suis très flattée qu'il m'ait autant parlé. [Jadawin->http:tuxaco.ath.cx/] était loin mais souriant, ça faisait plaisir à voir. Nacara et [Perrine->http:www.20six.fr/pas_glop] ont eu une discussion de filles et je me suis rendue compte que ça faisait {très} longtemps que je n'en avais pas entendu, je n'en fréquente sans doute pas assez. La bière sucrait la gorge. Les amis faisaient plaisir à l'âme. Mon grand frère viendra manger son gâteau d'anniversaire avant d'avoir un an de plus, j'espère :)

lundi 27 octobre 2003

Tais-toi et bosse.

Je parle presque jamais de mon boulot. Normal, ça n'interressera personne, ce n'est pas une passion, juste un travail un peu mieux qu'alimentaire, mais encore à des kilomètres de ce dont je rêve : l'édition. J'aimerais accoucher des livres, participer à leur élaboration. En attendant (quoi? Je l'ignore), je rédige des courriers, j'engage des factures, je réponds au téléphone. Avec le sourire, en général. Oh faut pas croire, j'apprends des choses. Je suis un peu jeune pour être embauchée en CDI (merci piston des parents) alors certainement mes désillusions sont dûes à une immaturité de ma part. Je ne vous citerai pas d'exemples. C'est juste minable, le monde du travail. Ce n'est certainement pas la vraie vie. Parce que, même si mes collègues sont relativement aimables, même si les horaires ne sont pas à la seconde près, même si je suis relativement libre de gérer mes tâches avec mon temps... c'est quand même une forme d'esclavage. De l'abrutissement. Une séparation artificielle d'avec la famille, les amis, les loisirs, les passions, les interêts et les enrichissements personnels. Une perte de temps pure et simple. M'enfin j'apprends des choses, bien sûr. Même si je ne pense pas que le comptabilité puisse passionner quiconque.

Tout ça pour arriver à cette anecdote sans interêt : depuis une semaine j'ai toujours froid, je viens en sous-pull avec pull tricoté par grand-mère en plus, et pourtant je frissonne toute la journée. Je passe mon temps à mettre les radiateurs à fond et à fermer les portes, et mes collègues discrètement font l'inverse pour ne pas mourir suite à cette canicule tardive et très localisée. Au mieux, je trouve qu'il fait "à peine bon" dans la pièce, ce qui les fait bien rire. Pourtant je n'ai jamais été frileuse... sans doute la fatigue qui fait ça. Dois-je donc rapporter une bouillotte ou une couette au travail? Dilemne. A moins que je n'y installe mon service à thé. Transformer le travail un lieu vivant et pas aseptisé, anesthésié comme un hall d'attente dans une gare.

jeudi 23 octobre 2003

Stimulation

Ce matin c'est Lunar qui s'est levé en premier, qui a préparé le thé, qui m'a fait des bisous pour tenter de me réveiller. Pas évident, j'aurais pu me rendormir pour quelques dizaines d'heures. Mais bon... voir petit Lu' s'habiller en ondulant sur Massive Attack, avouez que ça donne pas envie de dormir ;)

mercredi 22 octobre 2003

This is a beautiful day

Hier fut une journée pleine de surprises. D'abord lorsque j'ai écrit et que sont sorties des idées pas encore formulées ; ensuite, lorsque je suis rentrée à la maison et que j'ai vu que Jonathan avait invité Benito, pas vu depuis très longtemps - ça m'a fait plaisir de parler avec lui. Et surtout, vers 10h du soir, alors que je buvais tranquillement un petit thé en fumant une clope, Nicbouss, mon meilleur ami m'appelle. On ne s'était pas donné de nouvelles depuis des mois... j'étais heureuse d'entendre sa voix, et très vite il me demande si je suis assise. En une seconde je repense à la manière dont mon amie Irène m'avait annoncé son mariage, sans scrupules pour mon possible infarctus, et je balbutie "non-non, attends... heu... (respiration), oui, ça y est". Sûre qu'il va me dire qu'il épouse la femme de sa vie (que je n'ai pas encore rencontrée!), et prête au choc que ça va me faire. Mais il m'annonce "Je vais être papa", et je suis restée cinq minutes à suffoquer, les larmes brouillant ma vue, je lui ai demandé de répéter et ensuite j'ai posé plein de questions idiotes. Il compte tellement pour moi même si on ne se voit presque jamais... réaliser à quel point je l'ai perdu, de ne pas avoir pu deviner... celle que j'étais il y a quelques années aurait tout su avant tout le monde et aurait veillé au secret, mais bien sûr elle aurait aussi connu la future mère, et puis entendu Nicbouss en parler. Aurait donné son avis, et des conseils. Mais malgré le temps et la distance entre nous, il reste celui qui m'a ouverte à la vie, et je ne l'en remercierai jamais assez. Il a su me brusquer et rompre le mur que je m'étais fait, jusqu'à ce que je sois son amie, et jusqu'à ce que je voie le soleil. Et maintenant il va faire des petits, leur faire découvrir le monde à eux aussi.

Bonjour vous. Vous verrez, y'a plein de choses à découvrir sur Terre. Et puis, sans aucun doute possible, la vie est belle.

mardi 21 octobre 2003

Mauvais aiguillage

Les mots glissent sous mes doigts et l'écran en est tout barbouillé. J'échoue à formuler ce dont je voulais parler. Mais l'écriture automatique a du bon, parfois.

Alors je vous raconterai le Bonheur lorsqu'il sera moins timide et qu'il osera venir ici. Je vous laisse Peur et Colère pour ce soir. Bonne nuit.

Chant d'une sirène

En fait, je voulais parler des bonheurs, je n'ai explicité que l'écartellement. A quoi tous les bien-pensants me diront que la fidélité est le seul moyen d'aimer, tout ça. Que je suis une idiote de rêver que c'est possible, que je dois choisir. Comme c'est matérialiste! Comme c'est pétri de mesquinerie. J'aime, et je compte au-delà de trois. Vous me jetez vos conventions à la gueule, vous me faites chier. Si je voulais entendre ce discours, j'ouvrirais un manuel de savoir-vivre, ou même j'écouterais Christine Boutin. Non ce ne sont pas de fausses amours parce qu'elles sont multiples, d'ailleurs le mot "amour" est toujours plus beau au féminin. Non je n'ai pas de préférence, et je ne veux pas de rationalité dans mes sentiments. Et puis ceux qui tiennent ce language sont toujours les plus malheureux, allez savoir pourquoi. Je préfère me sentir étrangère à moi-même et à mes sentiments qu'adopter les préformatés qu'on nous propose. Comme pour les enveloppes, je hais les pré-timbrées. Au moins, dans ce pays étranger que sont mon coeur et ses élans, il y a des choses à découvrir. A chaque virage un nouvel éblouissement, sur chaque route un nouvel ami(ant), de chaque falaise une vue splendide. Et qu'importe si je suis perdue, lorsque j'en aurai marre d'errer, je demanderai "la station de métro la plus proche, s'il-vous-plaît". Ah non, je fermerai les yeux et je laisserai les fées me raccompagner à la maison, qui sera n'importe quel endroit où me poser quelques jours pour faire le point. Avant un nouveau voyage, oui.

Vous m'effrayez, vous qui restez toujours au même endroit. Vous n'en avez pas marre de contempler toujours les mêmes murs, enfermés à l'intérieur de votre tête par peur de la perdre? Que la Folie est douce, tendres ses mains qui me bercent parfois et harmonieuse sa voix lorsqu'elle conte des histoires. Elle n'est pas une prison, juste une échappatoire. Je lui ouvre ma porte souvent, parfois même nous sortons nous promener ensemble. Et chastement elle me raccompagne, après que je lui eusse laissé tous mes soucis en gage. Ensuite, je les reprends peu à peu, pour les régler un par un. Elle serait mon ange gardien, si j'en avais un. Et vous, monstres de rationnalité, ne vous croyez pas protégés. Celui qui ne partage rien avec elle de son plein gré, souvent s'y retrouve fiancé.

Ecartelée

Je ne poste pas beaucoup, je ne parle pas beaucoup de moi et de toutes les choses qui m'arrivent en ce moment. Le monde ne s'en porte pas plus mal, soit, mais ça me manque, j'ai besoin de faire le point avec vous, et surtout face à moi, de temps en temps.

Lucy m'a dit que l'expression "écartelée entre trop de bonheurs" était choquante. Ce n'était pas le but. Ou pas vraiment, en tous cas. On en a parlé ce midi, et ça m'a fait du bien, d'exposer à une personne extérieure tous ces sentiments, tous ces désirs et angoisses qui se chamaillent en moi. J'ai répété plein de fois que je suis heureuse. Et je le suis, la vie est belle, je suis entourée de personnes merveilleuses qui, en plus, m'aiment. La vie est belle, quoi.

Oui mais. Mais je passe mon temps à courir pour voir tout le monde - oui, c'est vrai, j'adore ça, mais c'est épuisant et mon réveil sonne dans le vide le matin, ces jours-ci. Mais même comme ça je ne peux donner que peu de temps à chacun, et c'est frustrant à force, pour eux et pour moi. Sans parler des amis que je néglige depuis trop longtemps... Mais je suis coincée entre des tensions qui ne me concernent pas et que je rêve d'arranger, sans espoir malheureusement - et j'ai peur de trahir, je me surveille pour ne pas répéter ce qui m'est confié et j'essaie malgré tout d'être une amie pour chacun, en lui disant ce qui peut l'aider. Mais je me sens peu à peu détachée de ces sentiments, tiens lapsus révélateur pour {mes} sentiments, à force de les garder en laisse pour ne pas brusquer ou envahir, à force de les surveiller pour leur garder leur fraîcheur, à force de jongler avec les éclats de ma vie comme un troubadour maladroit et cependant consciencieux, et je m'étonne d'en avoir laissé tomber si peu - l'écriture, ici, dans mon carnet ou à mes amis ; le sommeil qui se passe très bien de moi ; mes amitiés que je ramasserai, je l'espère, lorsque j'aurai un moment, si elles n'ont pas roulé au loin ; mon foyer, mais après tout je suis un coucou, chez moi partout et nulle part ; les voyages, mais après tout l'herbe n'est jamais plus verte ailleurs, paraît-il ; mes divertissements idiots, mais quand je serai vieille je pourrai bien faire de la broderie, de l'origami, et voir plein de concerts ; la glandouille que j'ai pratiquée si longtemps que finalement, fallait bien que je passe à autre chose, non?

Ecartelée, non pas entre quatre chevaux, mais entre quatre amours. Oh non, nul n'est trop exigeant. Et oui, ils m'apportent du bonheur, de la joie, de l'écoute, du plaisir. Mais je sature. Trop-plein d'émotions qui me fait m'en détacher, et je les regarde de loin, admirative, émerveillée, jouant juste ce jeu de l'amour qui ne doit plus rien au hasard puisque privé de spontanéité. Je m'en veux de ne pas pouvoir leur offrir tout ce qu'ils méritent, j'incarne WonderWoman avec une certaine crédibilité mais je sens les failles s'élargir, doucement et en silence s'il-vous-plaît, surtout n'interrompez pas le spectacle pour moi.

Bien sûr je devrais en parler, le montrer. Mais on a si peu de temps ensemble, pourquoi le perdre en parlottes? Et puis après tout, s'ils ne le devinent pas, dois-je vraiment l'exhiber? Et les confidences que je ferais à l'un, pourquoi l'autre ne les entendrait pas, et ne s'en offusquerait-t-il pas? Et puis surtout, je suis pudique, vous savez. Ni pour mon corps, ni pour mes sentiments. Juste pour mes peurs, celles qui rongent en cachette le décor splendide de cette fête. Alors je les retiens, les couvre, leur coupe la parole dans un flot ininterrompu de mots sans signification, oui je dis beaucoup trop "je t'aime", oui j'aborde toutes les futilités qui me viennent à l'esprit, oui je chante (faux) et je ris (fort). Trop faux, trop fort. Ou pas encore assez, puisque je finis toujours, ici ou ailleurs, par vomir cette bouillie ignoble de peurs et de reproches-qui-n'en-sont-pas, et par blesser. Tous, ils vont se sentir coupables, et je m'en veux déjà. Tous ils vont vouloir m'aider, me demander de leur parler, mais je n'en ai pas besoin, finalement. Puisque ça y est, c'est sorti. Puisque je suis heureuse. Puisque vous m'aimez, pourquoi revenir là-dessus? Ces peurs n'ont jamais existé que dans mon imagination. Tout va pour le mieux, et reprenons un martini. Bien sûr, c'est promis, la prochaine fois j'en parlerai.

Bien sûr je mens, jetez-moi donc la première pierre. Veillez à ce que ce soit un galet. Et vous m'accorderez bien cette danse?

mercredi 15 octobre 2003

Lap'un, deux, trois, quatre...

Peut-être est-ce parce que c'est un ancien Lapien. Ou alors parce qu'à force d'en poser, ça devait bien finir par m'arriver... toujours est-il que lundi, après avoir désespérément tenté de joindre [Lunar->http://lune.talath.net/~lunar/blog/], je me suis retrouvée à l'attendre chez lui. Et à presque dix heures du soir, j'ai appris qu'il était chez ses parents, en train de travailler sur son projet.

Mouais. En même temps, il s'est excusé tant de fois que je ne peux pas lui en vouloir. Et puis j'ai eu une soirée tranquille à écouter de la bonne musique... m'enfin faut que je me méfie, je retrouve un rythme calme dans ma vie, c'est pas naturel. Heureusement que je vois plein de gens dans les jours à venir!

Bonne soirée à vous. J'y vais, sinon je vais être celle qui se plaint alors qu'elle fait la même chose :)

lundi 13 octobre 2003

Geekisation

Dimanche matin. Pour respecter (rétablir?) une vieille tradition, je viens d'écouter {Sunday Morning} de Velvet Underground, et là {Le Phare} de Yann Tiersen a pris le relais, parce que [Mandarine->http://snhad.free.fr/] me l'a mise dans la tête, cette chanson qui est ma préférée de l'album...

A vrai dire, je triche parce que pour moi c'est pas le matin, ça ne l'est jamais tant que je n'ai pas dormi... et hier soir, lorsqu'[Eve->http://perso.all-3rd.net/eve/blog/] est allée se coucher, j'ai switché devant l'ordi et n'en ai bougé depuis que le temps d'aller préparer du thé. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu un vrai moment toute seule, et c'est infiniment régénérant. Sauf pour ce qui est de la fatigue, mais heureusement je n'ai plus besoin de mon tour de l'horloge quotidien. Peut-être que je me suis finalement débarrassée de cette dépression qui m'engloutissait dans un trou noir sans fond? Bien sûr j'ai quelques coups de blues, mais, cette année, le retour de l'hiver ne m'a pas plongée en hibernation... j'en suis la première surprise.

Mais j'étais partie pour vous parler de cette nuit, donc revenons à nos [moutons->http://www.moutonking.com/]. J'ai fait une orgie de musique et de mots, et je n'en suis pas encore rassasiée - je me soupçonne de ne pas lâcher l'ordi jusqu'au retour de Eve, ou alors quelques heures, parce que Jonathan revient de chez ses parents ce soir et ce serait dommage qu'il me trouve complètement épuisée, affalée en peignoir devant cet écran, hein. Je suis une larve mais je peux être aussi une jeune fille dynamique, et j'ai mon avis sur celle qu'il préfère :)

J'ai profité de l'ordi pour écouter frénétiquement tous mes CD que je n'avais pas entendus depuis un moment étant donné que je n'ai plus de chaîne et qu'Eve n'apprécie pas toujours ma musique... Ben Harper, Venus, Belle & Sebastian, Jude, Jeff Buckley, PJ Harvey, Noir Désir, Thomas Fersen, Neil Young, Miossec, Elliott Smith... beaucoup d'autres crient encore qu'ils sont négligés depuis ma tour à CD, mais déjà je suis contente davoir repris contact avec ceux-là. Le sevrage de musique, c'est dur. Faut vraiment que je pense à aller racheter des HP.

En parallèle, j'ai fait le Grand Tour des blogs. Comme d'habitude, j'ai commencé par ceux que je linke, puis [ceux->http:chronique.d.asa.free.fr/] qu'ils [linkent->http:www.pierrecarion.com/blog] et que je [vais->http:ultra.orange.free.fr/] [voir->http:www.cramoisi.net/] [quand->http:www.satanic-kitten.net/] je [peux->http:www.jerefuse.fr.st/], et j'ai élargi jusqu'à retrouver tous ceux que je n'avais pas [lus->http:yarrow.free.fr/] depuis [longtemps->>http:mennuie.free.fr/blog/], et puis aussi ceux qui m'[intriguaient->http:mr.peer.tribalix.com/blog/] sans que j'aie eu le temps de les [découvrir->http:cendres.net/weblog/], et enfin quelques [imprévus->http:mr.peer.tribalix.com/blog/]. Un peu d'[information alternative->http:endehors.org/] en passant chez [Lunar->http://lune.talath.net/~lunar/blog/]... enfin voilà, je suis gavée de musique et mes yeux clignotent, je vais rejoindre mon lit.

Mais quand même, quand Eve s'est levée dimanche matin (15h, c'est le matin quand on se lève, c'est tout), elle m'a dit que bientôt on pourrait se moquer de moi parce que je reste collée devant l'ordi... alors je tiens à mettre les choses au clair : je ne suis PAS une geekette. Juste un peu contaminée...

{post écrit hier mais j'étais plus en état de le relire. il est sans interêt mais comme ça je garde quelques liens ;)}

dimanche 12 octobre 2003

Origines

Vendredi soir en rentrant à la maison, on s'est mises à parler avec Eve, et ça n'arrive plus très souvent... alors vers 3h du mat', elle a fini par rappeller Mantha pour annuler leur soirée, et on est restées à boire du thé et parler, parler, des choses qui nous énervent, de nos vies, jusqu'au petit matin. Alors je ne dirai pas que tout est réglé, parce que ce n'est pas la première fois et que l'incompréhension renaît toujours, parce que nous qui étions si proches, sommes maintenant trop souvent ennemies, sans raison particulière pourtant, et avec beaucoup d'amour aussi, peut-être à cause de cette colocation qui est, honnêtement, très dure à vivre pour tous, peut-être justement parce que nous souffrons de ne pas nous retrouver. Elle qui fut ma soeur, ma mère et mon père, mon amie, ma confidente, mon modèle aussi, je n'arrive plus à la comprendre et elle ne me perçoit plus. Je m'en veux de ne pas avoir vu quand elle avait besoin de moi, de ne pas l'avoir sortie du cauchemar qu'elle vivait, d'en voir encore aujourd'hui les séquelles... je lui en veux de s'être refermée sur elle-même, de considérer tout un chacun comme un danger potentiel, et de m'inclure dans ce "tout un chacun". Et pourtant... on a discuté toute la nuit, comme on avait coutume de le faire, t'en souviens-tu? Ces nuits à refaire le monde, ces nuits à analyser les gens, à partager nos bonheurs ou déconstruire nos peines, et cette triste nuit où j'ai sangloté dans tes bras en réalisant que jamais je ne changerais mes parents, cette nuit où je suis devenue adulte, trop tôt mais pas seule grâce à toi. Bien sûr tu as joué un trop grand rôle dans mon éducation, tu n'aurais pas dû avoir ces responsabilités, mais tu les as assumées, c'est toi qui m'as expliqué les racines carrées et la génétique, la mythologie grecque et l'étymologie, toi que je suis allée voir quand j'ai eu mes règles, toi qui m'as rassurée quand je me suis sentie perdue à la fac, toi qui m'as appris à rire de moi, toi qui m'as toujours présenté tes amis malgré nos 4 ans d'éccart, toi qui as remonté le moral des épitéens dont j'avais brisé le coeur - te rappelle-tu, soeurette, mes seize ans lors desquels tu me couvrais face aux parents? Toi qui m'as parlé de la vie pour que je sois prête à l'affronter, toi qui m'as écouté parler de la mienne et as su m'en ouvrir les portes, comme ce jour où je t'ai appellée en larmes après avoir eu l'éblouissement des milliers de chemins possibles... C'est à toi que je pensais lors de ma période suicidaire, à douze ans, lorsque les fenêtres appellaient mon envol, et pour toi que je gardais les pieds au plancher. Toi dont j'ai ramassé les morceaux, enfin, lors de cette semaine où les mots ne signifiaient plus rien pour toi, où tu as baissé le masque pour montrer ton âme dépecée, exangue, par la faute d'un monstre que j'aurais volontiers tué, et j'ai essayé de t'aider à reconstruire, mais mes plans étaient incomplets, et j'avais raté trois ans du vrai toi.

Et là, on a retrouvé un peu de ce qui faisait notre complicité, on n'était plus obligées de finir nos phrases - presque comme au temps où personne ne pouvait suivre nos conversations car elles avaient trop d'implicites et de raccourcis évidents pour nous seules.

Et samedi encore, la complicité au réveil, ce petit déjeuner côte à côte, en regardant ensemble - ensemble! - les modifications de ton blog-à-venir, tes explications adaptées, mon interêt enfin éveillé pour ce qui t'absorbe depuis plusieurs mois. Et pourtant c'est vain, nous ne vivrons pas cette colocation comme je l'avais rêvée, mais... peut-être, dans quelque temps, lorsque nous aurons pour digéré nos rancoeurs, pourrons nous de nouveau être amies. Soeurs, pourquoi pas? Tu me manques, tu sais.

Les Ambres se suivent et ne se ressemblent pas

Post en hommage à mon bébé-Ambre récemment déconnecté. Paix à ses circuits. Comme je l'avais [promis->http://www.il-etait-une-fois.net/solveig/article.php3?id_article=21], voici le nouvel épisode de mes chroniques de lecture...

Ma référence absolue en Fantasy, bien que cela n'en soit pas vraiment, c'est "Les neuf princes d'Ambre", de Roger Zelazny (par contre il ne faut lire de lui que cette série, le reste de son oeuvre est plutôt décevant).

C'est une superbe fresque en 10 tomes (puisqu'il est mort avant d'avoir pu en écrire d'autres...) dans un univers où tous les mondes possibles se cotoîent, n'étant que des ombres du monde réel, Ambre, dont les princes peuvent seuls passer d'un monde à l'autre. C'est une lutte entre les héritiers du sang d'Ambre pour prendre le pouvoir, ce qui donne lieu à de remarquables dialogues tout en faux-semblants ("Il vaut toujours mieux faire confiance à un étranger qu'à quelqu'un de ta famille. Avec un étranger, au moins, il y a une chance pour qu'il ne te veuille pas de mal" - citation de mémoire, flemme e rechercher...). C'est une lutte entre le Logrus du Chaos et la Marelle d'Ambre (qui n'est pas l'Ordre, mais un ordre possible des choses), ce qui nous entraine dans une quête aux résonances philosophiques. C'est l'errance de Corwin, le prince en noir et argent, puis de son fils Merlin, à la recherche de lui-même à travers tous les possibles. C'est un fabuleux étalage de contrées inoubliables, telles Tir-Na Nog'th, Rebma la cité sous la mer, Avalon ou encore le surréaliste pays d'Alice... C'est un jeu - de tarot, bien sûr, ou de marelle éventuellement - dont les participants aiment à chahuter les règles, pour notre plus grand plaisir. C'est un théatre où tous les acteurs sont attachants, impressionnants, réels : chaque lecteur se reconnaîtra dans Random, Deirdre, Fiona ou Llewella (pour citer mes préférés). C'est, de plus, plutôt bien écrit, et n'ayant pas subi l'épreuve de la traduction. C'est une autre de mes (nos, puisque recommandé par toute la tribu) Bibles, et je ne peux que vous conseiller d'en attaquer la lecture au plus vite. Et, par pitié, donnez-vous le mal de le trouver en édition Denoël illustrée par Florence Magnin, cela fait partie de son charme.

Par avance, j'annonce aux futurs conquis que nous possédons à la maison deux exemplaires du jeu de rôles, n'ayant jamais servi faute de Maître de Jeu. Avis aux amateurs...

vendredi 10 octobre 2003

Éloge à Fondation

"Fondation" d'Isaac Asimov est une bible, catégorie hard-science. Je précise, parce qu'effectivement c'est un peu difficile d'accès - les néophytes préfereront "Au prix du papyrus" ou "Azazel" (et un nombre incalculable d'autres), recueils de nouvelles où le grand auteur dévoile son humour, ou bien la série des Robots, où on découvre les trois Lois de la Robotique couramment utilisées par de nombreux écrivains mais édictées par le petit Isaac :

1.Un robot ne peut nuire à un humain ni laisser sans assistance un humain en danger.

2.Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par les êtres humains, sauf quand ces ordres sont incompatibles avec la Première Loi.

3.Un robot doit protéger sa propre existence tant que cette protection n'est pas incompatible avec la Première ou la Deuxième Loi.

Le cycle de Fondation à Fondation", "L'Aube de Fondation", "Fondation", "Fondation et Empire", "Seconde Fondation", "Fondation Foudroyée", "Terre et Fondation", lui, est plus sérieux - mais pas moins interessant. On y suit l'histoire d'Hari Seldon, fondateur de la psychohistoire, pendant le déclin de l'Empire, dans quelques millions d'années. Il tentera de sauver l'humanité grâce aux mathématiques, et heureusement le livre parle beaucoup plus de la première que des secondes. Asimov a un style clair mais pas fade, ses personnages sont souvent très déterminés, mais attachants par leurs faiblesses. C'est une vision plausible de l'humanité à venir, et en filigrane, comme souvent en SF, très critique de celle qui est. Il pose des questions sur notre société, bien que [Lunar->http://lune.talath.net/~lunar/blog/] (qui a eu la gentilesse de me les prêter pour relecture) n'apprécie sans doute pas l'utilisation que fait Asimov du terme {anarchie} comme synonime de chaos (ou peut-être est-ce la traduction, malheureusement mon anglais lamentable et ma paresse m'empêchent de lire en VO, mais j'y travaille).

On y retrouve aussi le personnage de Daneel R. Olivaw, mon préféré parmi tous ceux d'Asimov - mais il est très pudique donc je ne vous parlerai pas plus de lui.

Asimov est l'un des fondateurs de la SF, et l'un de mes premiers émois littéraires. Par bonheur pour moi, sa production fut gigantesque et relativement homogène, alors prenez le prochain qui vous tombe sous la main et découvrez-le, il en vaut la peine.

Je regrette la mort de Kubrick, dont l'adaptation sous le titre "AI Intelligence Artificielle" aurait sans doute été très bonne si Spielberg ne l'avait pas bâclée suite à la mort du grand cinéaste, et qui ne fut finalement qu'un navet science-fictionnesque de plus.

{Penser à parler du (décevant) cinéma de SF.
Autres bibles prochainement évoquées : la Culture de Ian Banks, "Rupture dans le Réel" de Hamilton, "Tyranaël" d'Élisabeth Vonarburg, "Parade Nuptiale" de Donald Kingsbury, "Hypérion" de Dan Simmons, "Ender" et "Basilica" de Orson Scott Card, "Constellations" de Anthony Piers, "Le Guide du Routard Galactique" de Douglas Adams, "La Nuit des Temps" de Barjavel, "Parleur" de Ayerdhal, "Les guerriers du silence" de Bordage...
Parler de surréalisme, quand je voudrai changer de la SF ;)}

jeudi 9 octobre 2003

Où va-t'on?

Ce soir j'étais motivée pour écrire mais [ouvaton->http:ouvaton.coop/], mon hébergeur, en a décidé autrement puisque je viens juste de retrouver la connection. Trois fois en deux semaines, ça devient énervant. Du coup, je vais juste lâcher des mots. Mais bon, en même temps, l'hébergement est gratuit (merci [soeurette->http:www.evelafee.net/]!). Mais je vais pas faire un post de geek, alors parlons d'autre chose...

Je suis un peu en vrac dans ma tête en ce moment, mais ça va. J'ai vu [Kobal->http:www.kobal2.free.fr/] lundi soir et j'ai expérimenté ses contradictions et c'était perturbant, et malgré tout c'était une bonne soirée. Et c'est drôle, si-si, d'avoir [oublié le réveil->http:www.kobal2.free.fr/2003_10_01_Archives.html#106561886925803992], parce qu'après tout je me réveille tous les matins à cette heure indécente, alors je me venge sur un innocent (sic). M'enfin... j'espère quand même que le lui ai fait un peu de bien, j'aimerais bien pouvoir plonger mes mains dans sa tête pour en démêler le tas de noeuds. Sauf qu'après, ça me manquerait, bien sûr :)

Mardi soir j'ai vu ma lutine toute malade mais charmante, et... de nouveau pas disponible. Mais je la comprends, au niveau des sentiments du moins parce qu'intellectuellement c'est plus dur à concevoir. On a quand même passé une très bonne soirée où j'ai pu constater qu'une geekette c'est aussi rigolo qu'un geek, et je l'ai chastement laissée à temps pour prendre le métro... frustrant, vous vous en doutez. Mais c'est une amie et c'est ça le plus important.

Hier soir on est allés voir Ken Park avec Jonathan. S'y précipiter le jour de la sortie c'était p't'être pas une bonne idée, la salle était bondée, mais c'était magnifique. Je pense que je ferai un post plus complet bientôt (enfin mon bientôt à moi, bien sûr). Jonathan avait mal aux dents (n'y voir aucun rapport avec la chanson de Brel que j'ai postée récemment) mais on s'est fait une soirée tranquille, avec restaurant pakistanais (hmmm le lassi à la mangue!) et rentrage pieds nus. (Parce que, n'étant pas rentrée pendant trois jours, j'ai gardé ma tenue de bohémienne en grande jupe rouge et les talons, au bout d'un moment, ça file des ampoules. La prochaine fois je serai en vadrouilleuse, ça épargnera mes pieds. Non mais. Et le premier qui parle de coquetterie mal placée, heu... n'en parlez pas, c'est tout). Et j'ai pu m'endormir dans ses bras, comme au paradis.

Ce soir je vois [Lunar->http:lune.talath.net/~lunar/blog/], oui je sais j'ai des semaines bien chargées, et je suis juste un peu trop en retard déjà. Alors je ne relirai pas ce post, sinon je ne le publierais pas de toutes façons (coucou [toi->http:etudiants.insia.org/~dammouia/blog/archives/000145.php]!).

Enfin voilà, quoi. Tiens, j'en ai oublié la moitié. Mais c'était pas interressant. Vous voici soulagés.

{Note pour plus tard : retrouver un peu de rigueur rédactionnelle et de spontanéité,} en même temps{).}

lundi 6 octobre 2003

Au clair de la lune...

Les quatres tours Samedi soir, [Nuit Blanche->http:www.nuitblanche.paris.fr/]. [Lunar->http:lune.talath.net/~lunar/blog/] m'ayant beaucoup parlé de celle de l'an passé, je l'attendais avec impatience. Alors dès l'après-midi, il m'a rejointe à l'appart', et on a élaboré notre programme parmi toutes les manifestations qui se déroulaient aux quatre coins de Paris (accessoirement, je lui ai lavé et coiffé les cheveux, parce qu'il les avait quelque peu négligés).On est partis vers 20h, laissant [Eve->http://www.evelafee.net/] devant Charmed...

On a commencé par un rapide passage à l'Epita, parce que ça faisait longtemps que je n'y avais pas mis les pieds, et surtout pour surprendre [Kiddik->http://kiddik.menfin.net/blog/] qui y passait la nuit.

Lunar : "Alors, elle est finie la piscine, là?
Kiddik : Ouais, elle finit ce soir, enfin, ce matin, enfin... demain matin, quoi."

(notez les méfaits de la pratique trop intensive de l'informatique sur ce jeune homme...)

Ensuite, bon, je vais pas vous faire le détail de notre soirée, parce que finalement c'était assez décevant : la programmation trop "arty" (Lu' dixit) à notre goût, l'étendue des parcours nous ayant fait marcher au-delà du raisonnable, et la pluie ayant fini de geler notre enthousiasme.

Le meilleur, quand même... les métros puissament éclairés sur le pont entre quai de la Rapée et gare d'Austerlitz, ça durait seulement quelques instants, mais c'était réellement magique. Et surtout, sur le parvis de la bibliothèque François Mitterand, tous ont été subjugés par "la face cachée de la lune", un montage avec des images de notre satellite (photos, peintures, astronautes, cartes réelles ou imaginaires) projetées sur un grand ballon blanc, en rythme avec plein d'extraits musicaux sur le thème sélénite : rock, jazz, classique, musiques du monde (je n'ai reconnu que "sonate au clair de lune", l'intro de "walking on the moon", et une chanson de Nico (des Velvet Underground), et Lu' a identifié du Bowie). C'était très bien arrangé, cohérent, émouvant et percutant à la fois. D'ailleurs il y avait foule, dans une ambiance conviviale (mais il pleuvait pas encore, hein :)).

Sans scrupules on a raté le petit déjeuner gratuit devant l'hôtel de ville, de même que tout le circuit rive droite, parce que lorsqu'on est passés chez lui pour faire une pause thé, on a vu qu'il pleuvait à verse, alors on s'est blottis dans son lit, et on a laissé la nuit devenir noire.

Deux hommes comme coussins

Depuis quelques jours, je vois partout l'affiche du film [Ken Park->http:www.kenpark-lefilm.com/], et à chaque fois, c'est comme un coup au plexus. Elle est superbe esthétiquement, et puis bien sûr, elle m'interpelle. Parce que j'ai l'impression que ça va raconter mon histoire - à part bien sûr que l'actrice est beaucoup plus jolie que moi, et que le résumé semble n'avoir aucun rapport. Mais quand même... j'aurais envie d'y aller en tenant Jonathan et [Lunar->http:lune.talath.net/~lunar/blog/] chacun par une main. Après tout, c'est très rare que le thème de l'amour soit abordé autrement que dans le cadre d'un couple à deux, or cette affiche dégage une telle sérénité, une telle tendresse... enfin, un réalisateur a osé dépasser des préjugés enracinés depuis des siècles. Enfin, j'espère, mais rendez-vous le 8 pour le savoir :)

Fée déglinguée mais touchante

Jeudi 25 septembre, Jonathan et moi nous retrouvons après quelques journées chacun de notre côté. Nous nous rendons à l'Arambar, sympathique café près de mon boulot (7, rue de la Folie Méricourt 11ème) pour assister à une représentation poétique déjantée, celle de la Fée Déglinguée. Un peu de retard, le temps de boire un verre et de faire le point sur notre relation, et là commence ce spectacle hors du temps, celui d'une femme sensible, crue, fragile et courageuse... elle dit ses textes, les scande, les joue, avec beaucoup de passion, d'investissement, d'ironie parfois. Elle parle de sujets intimes, sans fausse pudeur, mettant à vif ses émotions pour mieux nous en faire sourire, nous faire triste aussi. Elle n'est pas encore professionnelle, elle ne peut pas vraiment vivre de son art, mais elle ose le montrer, elle aime le faire partager, et elle a une présence très impressionnante. Le mieux, c'est qu'en plus elle est adorable et discute volontiers avec son public après la "représentation" (je mets des guillemets car c'est beaucoup plus naturel et simple qu'une représentation théatrale classique).

Enfin voilà, si vous croisez ses affiches ou son chemin, n'hésitez pas : allez la voir, et saluez-la de ma part.

Voir un ami pleurer

{Bien sûr, il y a les guerres d'Irlande
Et les peuplades sans musique.
Bien sûr tout ce manque de tendre
Et il n'y a plus d'Amérique.
Bien sûr l'argent n'a pas d'odeur,
Mais pas d'odeur vous monte au nez.
Bien sûr on marche sur les fleurs,
Mais, mais voir un ami pleurer...

Bien sûr il y a nos défaites,
Et puis la mort qui est tout au bout.
Le corps incline déjà la tête
Étonné d'être encore debout.
Bien sûr les femmes infidèles
Et les oiseaux assassinés.
Bien sûr nos cœurs perdent leurs ailes,
Mais, mais voir un ami pleurer...

Bien sûr ces villes épuisées
Par ces enfants de cinquante ans.
Notre impuissance à les aider
Et nos amours qui ont mal aux dents.
Bien sûr le temps qui va trop vite,
Ces métros remplis de noyés.
La vérité qui nous évite,
Mais, mais voir un ami pleurer

Bien sûr nos miroirs sont intègres
Ni le courage d'être juif
Ni l'élégance d'être nègre
On se croit mèche, on n'est que suif

Et tous ces hommes qui sont nos frères
Tellement qu'on n'est plus étonné
Que par amour ils nous lacèrent
Mais, mais voir un ami pleurer... }

Brel, voir un ami pleurer

Je sais, je fais un titre à la [Kobal->http://www.kobal2.free.fr/], mais je suis nulle en titres alors au moins ça change. Je sais, c'est la première fois que je poste un texte de chanson, et non je ne compte pas en faire une habitude parce que ça me saoule chez les autres. Je sais, Brel a le défaut d'être misogyne, alors sautez cette ligne. Et surtout je sais bien, je n'ai rien vu, c'est {une} amie, et les pleurs ne sont que supposés. Vous croyez que ça me rassure?

Il n'y a rien de plus insupportable que la souffrance de ceux qu'on aime, lorsqu'on ne peut rien y faire.

vendredi 3 octobre 2003

Le mail m'est revenu...

J'ai un stroboscope dans la tête. Il m'envoie par surprise des sensations de toi. Ton odeur, la courbe de ta hanche, ta peau si douce, ton goût sucré et salé parfois, tes cheveux comme de la soie, ta voix quand tu oses murmurer des mots tendres, tes yeux couleur du printemps que j'aime tant. Et chaque fois je reprends pied, encore émerveillée et tremblante et souriante, et je me mords les lèvres parce que les collègues pourraient comprendre, je suis arrivée les cheveux en bataille et le coeur en vrac, mais non, comment pourraient-ils voir cette folie et cette douceur que tu as laissées par traces sur mes vêtements, ma peau, mon coeur? Ils sont aveugles comme les hommes de la caverne de Platon, ces païens qui n'ont pas prêté hommage à ta grâce, et égoïstement j'aimerais être seule adoratrice de ta splendeur, mais je voudrais t'offrir le monde et toute la joie qu'il recèle, toute la beauté des choses et des êtres qu'on y trouve, ou peut-être simplement un peu de bonheur, si je peux t'en donner. Sers-toi, et je te serre dans mes bras.

jeudi 2 octobre 2003

Lutine

La vie me sourit. La vie est belle, comme toujours, mais en mieux. Les étoiles filent dans ma tête, mon esprit est parcouru de sensations rémanantes, je viens de passer toute une journée au boulot et pourtant je ne peux toujours pas m'arrêter de sourire quand je pense à cette nuit. Je n'ai presque pas dormi mais je sacrifierais volontiers des mois de sommeil pour être à nouveau dans ce lit, dans ces bras, dans cette découverte merveilleuse de l'Autre-qui-est-comme-moi. C'est mon clone, mon amie et mon amante. Elle est douce et tendre et discrète, passionnée et sensible et curieuse, superbe et modeste et naturelle et vive et posée et surprenante et, simplement, merveilleuse. Une nuit trop parfaite pour être vraie, et pourtant j'ai gardé son odeur toute la journée donc je suppose que je n'ai pas rêvé. J'espère...

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.