Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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dimanche 23 janvier 2005

Le parti-pris des choses... exercices d'après Ponge

Je viens de lire le post Mandarine for ever ! de Juju, et il m'a beaucoup touchée : non seulement parce que je fais partie de la confrérie de dégustation des mandarines, mais aussi parce qu'il est très joli, et puis j'ai relu Francis Ponge il n'y a pas longtemps. Et... amusant, je ne m'attendais pas à trouver ça chez lui, d'habitude il parle de ses ressentis (j'aime bien, aussi). Voilà. C'était ma bonne surprise du matin.

vendredi 21 janvier 2005

Il me parle

21/01/04, midi après une nuit blanche

<Solveig> si-si ordi, fais pas ta tête triste
<rikeko> héhé
<Solveig> ordi : je reviens bientôt, mais là faut vraiment que je bouge
<Solveig> ordi : le chantage affectif c'est pas beau, tu sais
<davux> :)
<Solveig> ordi : allez non, pleure pas ! c'est pas pour longtemps et je reviens, c'est *promis*
<Solveig> ordi : oui, avec du chocolat et de la RAM
<Solveig> ordi : comment ça de la RAM ?
<Solveig> ordi : mais t'es très gourmand tout à coup !
<Solveig> ordi : où vais-je trouver de la RAM à dijon, j'y connais rien moi !
<Solveig> ordi : à tous les coups je vais me tromper et ce sera pas ton parfum préféré... vraiment, vaut mieux que tu demandes à arf
<Solveig> ordi : enfin j'ai noté la manoeuvre d'extorsion de matériel par la culpabilisation. Je note. Ca ne marchera plus.
<Solveig> ordi : arrête de clignoter comme ça, de toutes façons j'ai pas d'argent pour te rapporter de la RAM
<Solveig> ordi : ... comment t'as entendu parler de ça toi ? ... Ah oui merde
<Solveig> ordi : bon, mais alors pas tros grosse la RAM, hein
--> stroumpf (irc@localhost) a rejoint #print
<Solveig> ordi : pis profite-en pour faire le ménage dans ta tête, c'est le bazar

Dents de scie sur le plongeoir...

Ces derniers jours, mon émotion-encéphalogramme était absolument plat. Mode zombie on, mais zombie qui faisait ces choses chiantes longtemps repoussées, qui se levait tôt et voyait le soleil.

Aujourd'hui, j'ai passé ma journée sur irc. Et là, j'ai été tour à tour très contente, un peu en colère, toute joyeuse, en rage, un peu triste, guillerette, absolument déprimée, sereine, effrayée.

Ça fait beaucoup en une fois. Mais surtout, ça me fait peur. Avant, je gérais mes multi-relations assez simplement : lorsque je n'étais pas là, je ne l'étais pas, et lorsque je voyais les gens j'étais totalement présente. Là ça marche pas. Je n'arrive pas à être présente hic et nunc. Ma vie émotionnelle est loin, mes humeurs dépendent de ce que me disent des gens à l'autre bout de la France ou du monde, ou plutôt de si on arrive à communiquer ou pas. Je ne me sens pas disponible pour vivre des choses avec des gens ici, et pourtant il y en a que j'aimerais découvrir - non vous n'y êtes pas, rien de sexuel : je ne fais pas beaucoup de sexe avec des gens ces derniers temps mais étrangement, ça ne me manque pas. Mon auto-sexualité me satisfait pleinement pour l'instant...

Ce qu'il y a, c'est que les gens avec qui j'ai envie de vivre des choses sont loin. Aucun de mes amoureux (je ne féminise pas, ce sont tous des garçons à l'heure actuelle - penser à écrire sur la difficulté à nouer des relations avec des filles), je disais donc aucun de mes amoureux n'habite ici en ce moment, mes relations dijonnaises sont moins intenses et / ou très compliquées. Ces amoureux étant bien souvent des geeks (hum, c'est pas nouveau), ça a tout pour me pousser devant l'ordinateur... pour les rejoindre sur irc et dans leurs passions. Et là, je me rends compte à quel point ma vie est centrée sur les relations que j'entretiens avec des gens, cette omniprésente dépendance affective mais surtout le fait que les projets dans lesquels je n'ai pas d'affects ne me passionnent pas (sauf wikipedia, qui commence à regorger d'affects vu le nombre de gens bien qu'on y rencontre). Bref. Problème. Je n'ai pas voyagé depuis un moment, en partie parce que je n'ai plus de sous et aussi pour me poser un peu, et ce bilan est assez perturbant. L'informatique a pris une place importante dans ma vie, par contre je n'ai pas avancé les autres trucs que je voulais faire depuis longtemps. Ma to-do list déborde, et en même temps je ne suis pas sûre d'avoir envie de passer mes dix prochaines années à pianoter sur un clavier - enfin, pas seulement.

J'ai peur. Peur de ne pas bien choisir mes priorités, peur de ne pas être à la hauteur de tous les engagements que j'ai pris (je m'étais pourtant retenue pendant un moment d'en contracter de nouveaux), peur de mon besoin des gens, peur parce qu'en écrivant ces lignes je reconnais soudain cet état dans lequel je suis - c'est le calme avant la tempête, je sens que je vais retomber dans une période d'intense activité à en perdre le souffle, remise en cause à en perdre les repères, c'est inévitable et ce sera bien, hein, mais c'est une marche sans filet sur un fil vacillant, à chaque fois, c'est intense et palpitant mais je me demande déjà qui je serai après ce chamboulement, je tente d'apercevoir la moi-à-venir par-delà la période tumultueuse et mes jumelles ne doivent pas être au point. Ou alors je serai tombée. Ou alors la moi actuelle ne peut juste pas envisager ce qui en sortira.

Bon. Finir des choses, vite. Puis prendre mon souffle, parce que je replonge.

mardi 18 janvier 2005

Danse et sensualité du matin

Ma soeur est venue ce week-end. C'était bien, on a beaucoup parlé. On a même fait nuit blanche à discuter samedi soir, puis elle est partie dormir quelques heures - moi j'ai enchaïné sur le ménage collectif. Ensuite, réu habitantEs, et j'ai tenu jusqu'à la fin avant de m'endormir sur le canapé du salon. Juste une sieste, je ne suis vraiment allée me coucher qu'au matin. Me suis donc réveillée aujourd'hui à 4h du mat, étrange... je dois être un peu vampire, je vois peu le jour en ce moment ! Enfin bref, j'ai petit-déjeuné en lisant près du poële, discuté avec les gens qui se levaient à partir de 7h, puis suis partie faire la récup de marché, et en revenant tout le monde dormait ou était sorti. Alors j'ai mis de la musique dans le salon, et je me suis fait une mini-boum toute seule, c'était bien. Ensuite je suis allée réveiller acacia, qui n'avait pas entendu son réveil, et l'ai trouvé tout adorablement endormi, alors j'ai commencé à couvrir son visage de bisous, il a souri endormi et a commencé à tendre le cou, tourner la tête pour que je couvre chaque endroit de bisous - suivant l'invitation, j'ai embrassé les bouts de peau qui se découvraient, son sac de couchage est descendu, laissant accès à son torse, et il ondulait dans les draps, m'évoquant un poème (je crois d'Éluard)... il a ouvert les yeux tout doucement, est venu ronronner dans mon cou, j'en ai profité pour bisouter encore et il s'est remis à se tordre comme un chat qui s'étire sous mes lèvres. Long moment sensuel. J'ai proposé un petit-déjeuner au lit mais il était debout au moment où je finissais le café, alors on s'est installés au salon où il m'a fait écouter une compil à lui, après quoi on est descendus geeker. Et là, on vient de re-danser, sur "Electronic renaissance" de Belle and Sebastian.

Voilà, je vis tranquillement mais je suis heureuse en ce moment. L'envie de bouger commence à me titiller mais je vais résister...

samedi 8 janvier 2005

Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Ernest, encore lui, m'a proposé de prendre quelques jours de vacances ensemble. Je venais de passer un mois à la maison avec plein de gens, son mois aux Tanneries finissait et j'avais envie de passser encore un peu de temps avec lui avant qu'il reparte, nous avions un très bon souvenir des quelques jours d'expédition que nous avions pris en août... donc organisation rapide.

Et nous voilà, arrivant à deux heures du matin dans un village de campagne perdu, faisant deux fois le tour du village en tentant de retrouver la maison où il est venu deux ans plus tôt. Et la surprise pour moi lorsque nous entrons : les maisons (oui, il y en a deux) sont superbes, d'un luxe impressionnant au goût parfait, un petit mot sur la table nous donne toutes les indications nécessaires, la propriétaire a disposé une coupelle remplie de fruits, un panier avec des légumes du jardin, du miel et de la confiture, du vin... alors nous avons commencé ces vacances par la visites des deux maisons, puis j'ai laissé Ernest préparer le repas pendant que je sirotais du vermouth en épluchant la bibliothèque du bureau. Nous avons dîné, avec argenterie et assiettes anciennes, dans une salle à manger avec poutres apparentes au plafond et tomettes anciennes au sol, et tout le décor adapté entre les deux, au son du tourne-disque qui emplissait la maison avec les accords d'un orchestre interprétant Bach, savourant les noix et câpres, huile d'olive et de noisette dont nous avions agrémenté nos plats simples. Ensuite, lecture à haute voix de poésie dans le salon, confortablement installée dans une rocking-chair, avant d'aller prendre un long bain brûlant avec expérimentation de tous les accessoires amusants : éponge naturelle, brosse pour le dos... m'étant enroulée dans une serviette éponge moelleuse, j'ai grignoté encore quelques dattes avant de rejoindre Ernest sous la chaude couette en plume, alors que le jour arrivait.

Quelques jours à la fois très luxueux et très simples. Ballade dans la campagne vallonnée, préparation de tartes salées cuites patiemment au poële à bois, lectures (poèmes pornographiques de Verlaine, feuilletage de l'histoire de l'érotisme, et La disparition de Perec), leçon d'informatique ("comment riper" s'étant transformé en "on fait quoi avec un terminal"), sexe lent et intense, bains, grignotage constant - crème de marrons, chocolat, soja dessert vanille, fruits exotiques...

Quelques jours partagés mais avec aussi beaucoup de moments chacun de son côté, des discussions, du partage de musiques, des massages, des rires, des mots et des gestes tendres. Un dîner avec notre adorable hôte, et un départ retardé mais malgré tout nécessaire, à contrecoeur.

Heureusement, retour dans une maison pleine de gens de passage ou de retour, arrivée comme souvent au milieu d'un repas délicieux dans le salon juste réaménagé, et mon jeune cohabitant qui me saute dessus pour échanger chatouilles et bisous... je suis contente de rentrer. Mais ces quelques jours magiques m'ont fait du bien. Je suis heureuse d'habiter en collectif, je savoure d'autant plus de réduire ma sociabilité pendant un moment. J'ai apprécié ces quelques jours de luxe et de chaleur, mais la simplicité et la convivialité de ma maison me sont d'autant plus précieuses.

Retour au bercail, donc. Et maintenant je vais me coucher... Ernest part demain, et je compte bien dormir encore qulques heures près de lui.

Sensibilité exacerbée

Ernest, 29/12/04 :

"C'est embêtant, je voulais te faire des chatouilles avec mon curseur mais il veut pas sortir de l'écran"

Hum... Ernest, il sait apprécier un doigt qui effleure le cou, les pétales de fleur promenés sur le ventre, les ongles glissant dans le dos, les cheveux chatouillant l'oreille, le satin ondulant sur les mollets, mes mains froides glissées sous son pull, Ernest vibre, tremble à mes ébauches de caresses et cette sensibilité exacerbée me rend également ultra réceptive aux stimuli. Chaque geste, objet anodin peut devenir jouet / situation sexuelLE, nos câlins peuvent provoquer notre désir en une seconde... et pourtant, nous faisons assez peu de sexe au sens traditionnel du terme. Souvent, nos envies sensuelles ne vont pas plus loin que s'effleurer quelques instants ou quelques heures, parfois cela débouche sur une envie d'orgasme que nous nous prodiguons alors allègrement, mais ce n'est pas systématique. Ernest, il sait apprécier les caresses sur toutes les parties de son corps et pas seulement son sexe, et sait caresser chaque parcelle de ma peau avec le même sérieux amusé.

J'aime faire du sexe avec lui, mais je vais arrêter là parce que sa modestie ne va pas survivre bien longtemps :)

Couleurs de fête

Chez moi, on a boycotté les fêtes et c'était très bien ainsi. Je serais incapable de vous dire ce que j'ai fait le 24, je sais que l'un de mes cohabitants avait fait des pâtes et que je n'ai pas mangé... j'ai dû dormir tôt. Le 31 par contre, nous avons commencé à repeindre le salon. Pinceaux, rouleaux, escabeaux, tenues de travail, pots de peinture, et nous voilà partiEs : maintenant, le salon est jaune, les encadrures de fenêtres et les portes sont rouges, les poutres et le mur en parpaings violets, les meubles ont été redisposés plus intelligement... après la cuisine et la salle de bains, les travaux progressent !

C'est amusant de faire des travaux. Ce fut un peu dur de se coordonner, sur le choix des couleurs ou les horaires de travail (les travaux ont pris quelques jours), sur l'entretien du matériel ou le degré de perfectionnisme... mais le résultat est superbe. J'ai pourtant eu très peur, le jour où ayant tout juste repeint le radiateur central (inutile puisque nous n'avons pas de chauffage central, mais quasiment impossible à enlever) - et y avoir passé des heures, c'est infiniment chiant de repeindre un radiateur, sachez-le ! - Je pris, pour rire, la bonne résolution de ne pas en peindre d'autre pendant l'année 2005 et me retournai... pour tomber nez-à-tuyau avec le deuxième radiateur de la pièce, que je n'avais pas encore remarqué. Rose, le radiateur. Faire quelque chose était réellement nécessaire, mais je n'avais plus le courage. Heureusement, Dilo de passage s'en chargea tandis que je peignais les fils électriques (beaucoup de travail aussi, les fils électriques).

Enfin voilà, ce fut une grande aventure, j'ai aussi gagné un level en travaux. Je dépasse peu à peu mes appréhensions !

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.