Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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vendredi 24 septembre 2004

How am I goin' to make it right?

Le dernier album de Björk est fabuleux, j'ai pensé à le dire? Je n'en reviens toujours pas d'avoir appris sa sortie avec trois jours de retard, je suis quand même bien coupée de ces informations... quel changement!

Bon, autre changement : Eve me propose de migrer ( encore)(post d'il y a un an, tiens c'est drôle...) mon blog pour la dernière version. Vu que j'ai rien contre être à la pointe de la technologie quand ça me demande pas d'efforts, et vu ma passion des transformations, ça m'enthousiasme. Mais du coup elle se demandait comment adapter la feuille de style, et je me disais que j'en changerais bien totalement. Vu le nombre de remarques désagréables que me vaut celle-ci, je vous demande votre avis avant... et sinon je pense revenir au jaune et violet. Des avis?

jeudi 23 septembre 2004

Et cette plaie qui nous tiraille...

Coup de spleen, sentiment de mal-être, d'inutilité, vie qui pèse et gestes qui heurtent, impression d'être "de trop", dégoût d'imposer ma présence et mon envie de chialer aux autres, alors je cache, je cache au maximum, je limite les interactions pour ne pas révéler, et parfois je craque un peu mais en m'assurant que les gens ne pourront pas s'approcher. Envie de lacérer que j'expulse en faisant la vaisselle, envie d'étouffer, de hurler - donc j'écoute Radiohead et Noir Désir, mes albums de déprime que je braille dans le salon pendant que les autres s'activent ailleurs.

Pas de raison d'être en colère, ni de pleurer, ni d'avoir mal, ni d'avoir peur - et c'est bien pire. Pourtant je vais mieux en ce moment, j'ai l'impression de me retrouver un peu, pourtant je prends du temps pour moi et aussi pour m'occuper de cet enfant avec lequel j'habite, petit pirate de 8 ans 3/4 incomparable pour changer les idées. Pourtant j'aime plein de gens merveilleux, pourtant j'ai maintenant une chambre (la chambre à Bulles) dans laquelle je commence à recréer mon univers. Pourtant j'ai plus de temps et je vais pouvoir inviter ces amis pas vus depuis longtemps à venir me rendre visite, pourtant j'ai des bonnes nouvelles de ma soeur et je suis contente pour elle, pourtant des gens m'offrent de jolis dessins et des fringues rigolotes, pourtant Lunar a soupiré sur irc et djrom m'a dit plein de choses gentilles. Pourtant je viens de coiffer les longs cheveux brillants d'un jeune homme que j'aime, pourtant... mouais.

Bon, je reprends un peu d'énergie et je chasse cette déprime à coups de pieds au cul. Non mais.

mardi 21 septembre 2004

Skinhead

Mes cheveux raccourcissent depuis plusieurs mois. La première fois, à Grenoble, j'avais demandé à Anneric partant préparer un petit-déjeuner nocturne de descendre aussi des ciseaux, et il m'avait fait une superbe coupe assymétrique plongeante. La libération, ne plus avoir à entretenir mes cheveux longs! Et dimanche, je me suis rendue compte que j'avais des poux. Paraît que ce sont des choses qui arrivent, en squat... alors j'ai hésité quelques minutes, rageuse parce que ça ne m'était pas arrivé depuis le primaire. Puis j'ai attrappé une paire de ciseaux et suis allée dans l'herbe qui borde la maison, et j'ai taillé - en particulier autour des oreilles et sur la nuque, puisque ce sont les endroits qu'ils apprécient.

Le soir, un ami a tenté de rattrapper ça. J'ai découvert cette merveilleuse sensation de la tondeuse vibrant sur ma nuque, et puis comme il est perfectionniste il a passé une bonne demie-heure à faire un dégradé propre, sans peigne et avec les ciseaux d'écolier. Je crois qu'il y est arrivé... ça me donne un look assez rétro, Lunar a dit qu'on dirait sa mère sur les photos où elle était jeune, m'enfin je suis pas convaincue. Bien sûr, comme ça je peux encore sortir dans la rue sans être trop regardée, mais je crois que je vais opter pour le rasage après tout, ça peut être drôle. En gardant des mèches devant à faire dépasser d'un chapeau lorsque je voudrai être un caméléon social :)

lundi 20 septembre 2004

Pleurs et tremblements

J'ai fait souffrir Lunar. Lunar souffre, à cause de moi, et c'est intolérable. Je veux dire... je l'ai déjà vu souffrir, mais pas autant, et je n'en étais pas responsable - je pouvais donc me concentrer sur l'apaisement de sa douleur, et ça marchait plutôt bien. Je lui ai déjà fait mal, intentionnellement, ou plutôt consciemment, lorsque je devais lui exprimer des choses qui me gênaient dans son comportement - mais c'étaient douleurs utiles et vite résorbées.

Alors que ce soir, on a parlé - anodinement, au premier abbord. Et... on s'est braquéEs sur des mots, des attitudes, des positions respectives impossibles. ChacunE s'est retrouvé face à un miroir déformant, avec le sentiment d'incarner unE autre, l'impression que le compagnon de route que je connais bien n'était pas celui que je pensais, et qu'il me pensait autre que je ne suis. C'est vrai, d'ailleurs. J'ai tellement changé ces derniers mois, nous nous sommes si peu vus, et à chaque fois nous continuons à utiliser la même interface de discussion que les fois précédentes - et maintenant elle n'a de sens ni pour lui, ni pour moi.

Et puis... il se surmène depuis plusieurs mois. Nous n'avons pas eu de temps ensemble, et j'ai arrêté de jouer pour lui le rôle régulateur qui savait le modérer. Parce que lui ne le joue plus pour moi, j'ai arrêté de le faire pour lui - notre relation ne supporte pas le déséquilibre. Il savait intervenir dans ma vie trépidante, me proposer des activités, centraliser mes ressentis. J'arrêtais ses élans geeks en tendresse.

Alors je l'ai retrouvé plusieurs heures après notre dispute, tremblant et apathique, je ne l'avais encore jamais vu ainsi. Il a pleuré dans mes bras, et je crois me rappeller que c'était déjà arrivé mais je ne me rappelle ni quand, ni pourquoi - en tous cas, jamais autant. Il a tremblé pendant des heures, crise de nerfs lente mais profonde.

Je ne supporte pas de faire souffrir, encore moins ceux que j'aime. J'ai peur. Je voudrais être sûre de pouvoir éviter cette douleur. Pas sûre du tout qu'on ne se fera plus mal. Mon ventre se tord à l'idée que, en nous éloignant l'un de l'autre, nous serions sûrs de ne plus nous entre-déchirer. JE NE VEUX PAS M'ELOIGNER DE LUNAR.

Dépendance affective? Oui, encore une fois. Et forte. Mais je ne rêve pas d'un monde où chacunE vivrait dans son coin. Lunar m'apporte beaucoup, je pense (et il me dit) que je lui apporte aussi. Plaisir et souffrance mêlés, tri à faire.

Je t'aime, petit Lu. Même quand tu es un cadavre (et ce mot dans ta bouche m'a fait mal). Même lorsque les images dans ta tête sont atroces. Je veux bien t'aider à les sortir, veiller sur le zombie. Et si c'est moi qui alimente cette douleur plus que je ne la soigne, je te fais confiance pour savoir que tu t'éloigneras.

Je puise dans mon optimisme, dans cette phrase que tu m'as dite un jour, dans mon énergie dispersée dans trop de processus actuellement, dans l'espoir que ces chamboulements qui me font vaciller depuis des mois me permettront de me construire plus forte, et je te propose, Lu : re-découvrons-nous, réapprenons à nous parler. Tu veux?

dimanche 12 septembre 2004

Non-Permanence

Le projet de "l'Espace Autogéré des Tanneries" devient le projet "Non-Permanence des Tanneries" : une maison fixe, dans laquelle les gens n'habitent pas en continu parce que nos vies sans contraintes exterieures font que beaucoup ont envie de voyager, souvent, d'aller voir d'autres gens, d'autres lieux, d'autres modes d'action... Du coup, s'est entamée depuis le début de l'été une transition vers un autre mode de fonctionnement, pour que des habitantEs puissent se succéder ici et avoir toutes les informations qui leur sont nécessaires, et pour être sûrEs que la maison ne se retrouve vide à aucune période. Donc, après deux semaines avec peu de gens à la maison, qui ne furent cependant pas calmes étant données les tensions liées au changement prochain, nous voilà repartiEs à une vingtaine, pour une semaine de chantier (construction de nouvelles chambres) et réunions (se mettre d'accord sur comment habiter le lieu, et régler ensemble les problèmes qui s'y posent).

Du coup, aujourd'hui, j'ai trié le free-shop avec une cohabitante et amie, puis j'ai eu une réunion avec acacia pour préparer la réunion sur les genres (la majorité des habitantEs sont des hommes, ce qui est parfois pesant), puis j'ai épluché des oignons pendant une heure sans pleurer, en écoutant le dernier album de Björk, pour une bouffe collective et enfin je suis sensée écrire un texte... vie sans travail ne signifie pas vie oisive.

Ah, et il s'est produit une catastrophe, aussi : y'a plus de thé, et demain c'est dimanche. Ca va être dur d'assumer les réunions, le ménage collectif et les gens partout sans ma drogue préférée!

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.