Complément d'humeur

Vivre me prend tout mon temps

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lundi 27 juin 2005

Remerciements tardifs

J'ai un ami qui fait de beaux dessins, on avait passé une très bonne soirée à discuter lorsque j'étais passée à Lausanne. Et il y a quelques semaines, il a lu que j'allais mal alors il m'a envoyé un délicieux paquet de chocolat suisse - à l'orange, aux éclats de cacao, au gingembre confit et autres délicats plaisirs. J'ai donc passé une journée dans mon lit, à dévorer le dernier Harry Potter en laissant fondre le chocolat dans ma bouche, et j'étais bien.

En revenant de Barcelone je me suis arrêtée quelques jours à Grenoble pour voir des amiEs, j'ai rencontré une fille adorable avec qui nous avons eu une grande discussion, communication fluide dès le départ c'est rare. Avant de partir, elle m'a offert des tableaux qu'elle a faits - superbes. Ils sont tous les quatre exposés dans ma chambre, trois sont peints, avec des collages et incrustations diverses (pâte de verre, tissu, perles), le dernier - mon préféré - est une toile aux couleurs vives, dont les formes sont à la fois courbes, douces et explosives. J'imagine que ça vous parle pas beaucoup comme ça, m'enfin lorsque mes yeux se sont posés dessus il m'a saisie, c'est à la fois reposant, plein de joie, d'énergie et de mouvement. Pis c'est la première fois que j'ai des tableaux, ça fait bizarre.

Ce matin, carmie m'a apporté un petit-déjeuner au lit avec thé et tartines de confiture, et j'ai mangé en finissant "la maison des mères" (le dernier de Dune). L'attention m'a tellement touchée que j'ai pleuré lorsqu'elle est sortie de la chambre.

J'ai pas de wishlist, mais j'ai des gens qui m'offrent spontanément des choses qui font plaisir. Merci.

dimanche 26 juin 2005

Vrac condensé

Quelques jours chez un amoureux pour qu'elle puisse venir participer à l'organisation des nocturnes (truc en marge des RMLL). Pleins de tendresse, de Twin Peaks, une coupure d'électricité et des litres d'eau pour combattre la canicule (35° dans la chambre). Régénérant après cette période de sevrage affectif.
Eu Jonathan au téléphone, qui me dispute de ne pas l'avoir appellé lorsque ça n'allait pas. Puiser dans cet amour et mettre à jour mes données sur sa vie des derniers mois. Savoir que, oui, je débarquerai chez lui à l'improviste un de ces jours comme il m'y incite.
Une soirée avec Ernest venu finir son déménagement. Discussion, beaucoup, puis conscientEs des risques nous cédons enfin à cette envie de nous prendre dans les bras.
Mais elle n'a pas respecté le "pacte" que nous avions décidé pour que je ne me retrouve pas dans la même maison qu'elle, alors j'ai plongé dans mes réserves de zen pour pas exploser de rage.
Lunar est arrivé, mais il m'a prévenu avant qu'il n'aurait pas de temps pendant le mois qu'il passera ici - ça va être douloureux d'habiter avec lui si on a même pas une discussion pour mettre les choses au clair.

Relu le cycle de Dune en moins d'une semaine, ça faisait longtemps. Ça fait toujours autant de bien. Retrouvé un début d'équilibre intérieur je crois.

jeudi 23 juin 2005

Dysfonctionnements physiques

Ça fait six mois que je porte les même lentilles (jetables, mensuelles), parce que j'ai perdu l'ordonnance. Déjà, c'est pas bien. Là j'ai commencé à avoir très mal aux yeux alors j'ai arrêté de les mettre, mais j'ai pas de lunettes et les ophtalmos que j'ai appellés ont au minimum deux mois de délai. Ennuyeux, avec ma myopie, du coup je vis dans un nuage cottoneux depuis quelques jours. J'apprécie pas excessivement.

Ça fait plus d'un mois que j'ai beaucoup de mal à manger, j'ai pas faim, je fais un repas tous les 3-4 jours en me forçant un peu. Ça m'inquiétait pas trop, à certaines périodes je mange peu et à d'autres je dévore, ça s'équilibre en général. Mais là ça commence à faire beaucoup, je m'en suis rendue compte parce que tous les vêtements dans lesquels j'étais serrée me vont de nouveau parfaitement. Faudrait que j'arrive à me forcer à manger le temps d'avoir de nouveau le goût de vivre.

Il fait chaud, je rêve d'une mer glacée où me plonger.

samedi 18 juin 2005

Geek level 3 : done

Ça y est, j'ai acheté mon nom de domaine. C'est solveig.org, tout simplement, et tant pis pour ceux (y'en a) qui trouvent ça mégalo. Donc mon blog continue sur http://www.solveig.org/blog
Bon, je vais de ce pas envoyer un mail à mon fournisseur officiel de filRSS, et pensez à changer vos liens pour celleux qui en ont. Par contre évitez de commenter ici dorénavant, la migration de la base de données a été faite.
Au passage, vous remarquerez que j'ai fait de jolies pages d'archives toutes propres... et oui, la migration vers dotclear va venir un jour, promis.

jeudi 16 juin 2005

Queeruption à Barcelone - amour imprévu

Soirée assise dans la cour à parler avec des gens, et soudain elle est assise près de moi et nous parlons et elle est comme une déesse humaine, nous passons la soirée et la nuit à parler puis je la perds de vue et vais me coucher, des étoiles sous les paupières.

Le lendemain, nous nous croisons - elle fait partie d'un groupe qui organise des performances, moi je cours pour trouver une tondeuse afin de me faire raser. Caresses légères et timides dans le cou, sur les bras, sur les cheveux - elle refait ma tresse et je pourrais rester éternellement avec ses longs doigts jouant dans mes mèches. À un moment, nous échangeons notre premier baiser, j'en reste tremblante. Après les performances, nous cherchons un endroit tranquille et atterissons sur la mezzanine metalique puis dans le cyber-espace. Je glisse mes mains sous son T-shirt , intimidée, pour effleurer ses petits seins haut perchés. Elle retrousse ma robe de mariée et ses mains s'insèrent dans ma culotte. J'ouvre son pantalon, mes mains explorent son sexe puis je descends et m'accroupis devant elle pour redécouvrir cet émerveillement : faire un cunnilingus. Écarter ses lèvres du bout de ma langue, cerner son clitoris et jouer avec, plonger quelques doigts dans l'humidité de son vagin, tendre l'autre main vers ses tétons, me concentrer sur sa respiration - faire une longue pause pour titiller ses tétons, excessivement sensibles, puis redescendre le long de son ventre, replonger dans sa moiteur soupirante sans plus m'arrêter, encouragée par ses "my god !" jusqu'à sentir l'explosion, puis me relever et la prendre dans mes bras afin de compenser ses jambes vacillantes.
Dormir ensemble sur le toit, à la belle étoile.

Dormir ensemble une nuit sur deux. La fois suivante, après diverses caresses elle me donne un orgasme en me pénétrant de ses doigts pendant que je me masturbe - elle aime beaucoup ça, moi aussi, et je suis surprise de la spontanéité avec laquelle vient cette pratique que j'apprécie tant et que mes partenaires hommes ont souvent du mal à trouver satisfaisante. Je la regarde s'endormir en effleurant sa peau sombre du bout des doigts, maintenue éveillée par l'émerveillement qui me saisit.

Cette dernière nuit, toute tendresse, me serrer contre elle parce qu'elle est malade, elle a froid. Le dernier matin, elle me réveille parce qu'elle veut passer encore un peu de temps avec moi avant de partir. Elle vit au Danemark - on aura pas l'occasion de se revoir très souvent, mais j'irai lui rendre visite ou alors elle viendra, j'espère. "Peut-être avant la fin de l'été" me dit le mail qu'elle vient de m'envoyer...

Ceci est un article où je parle quasiment que de sexe, alors que je suis rarement aussi explicite et que nous avons partagé beaucoup d'autres choses, c'était même presque secondaire. J'en parle parce que c'est encore quelque chose d'exceptionnel pour moi, de faire du sexe avec une fille, et surtout parce que le reste est trop intime pour être révélé, je l'ai vécu avec elle et je ne tiens pas à le partager. C'est rare, mais ça m'arrive.

lundi 13 juin 2005

Queeruption à Barcelone - lieu et gens

Ce n'est qu'une ébauche mais vous pouvez lire l'article Queer sur wikipedia avant de continuer ce texte, sinon vous risquez de pas comprendre grand-chose (il est bien plus complet en anglais mais j'avais pas le temps de traduire).

Le squat où se déroule la huitième queeruption :
c'est une ancienne usine, gigantesque, sublime (dans l'esthétique cyber-punk), dont beaucoup de pièces sont fermées car remplies de produits toxiques - mais parfait : une cuisine, une dressing-room, des toilettes à chaque étage et de gigantesques douches collectives, une pharmacie, un point d'information, un cinéma, une grande salle de concerts-spectacles, une salle ordinateurs, une sex-room divisée en différents espaces, une petite salle de danse, des dortoirs sur trois niveaux (400 personnes à héberger !) et un toit pour prendre le soleil espagnol. Et une cour gigantesque où s'écoule la plus grande partie de nos journées.

Lorsque nous arrivons, nous avons droit à une visite puis nous nous asseyons en petits groupes fluides, parlant avec des gens, dansant, buvant de la bière pour certainEs. Je me sens immédiatement bien. Ces élans spontannés, cette femme dansant le flamenco en chantant, rejointe par une drag queen superbe, ces autres qui sortent accordéon et violon et apprennent à jouer ensemble en quelques minutes, ces bouteilles, cigarettes, baisers qui s'offrent à la ronde.

Puis à partir du lendemain, de plus en plus de gens, explosions de sexes, sexualités, genres différents. ChacunE est superbe, charmantE, et ce d'autant qu'il n'y a pas deux personnes pareilles. Mélange de langues, rencontre d'un islandais, de deux lettoniens, de nombreux suisses allémaniques et américains, d'un groupe queer danois et de féministes parisiennes, d'un tchèque qui m'offre des brochures et d'une allemande à qui j'achète badges et patches, de canadienNEs qui étaient passéEs chez moi auparavant, de quelques britanniques que je contacterai avant d'aller en Angleterre l'hiver prochain, d'un japonais timide sauf quand il a bu - me demandant alors en mariage - et tant d'autres... Australiens, suédoises, belges, une italienne séductrice. Des butch qui minaudent, quelques très beaux punks à crête en mini-jupe, beaucoup de filles torse nu, des tapettes se changeant cinq fois par jour, des trans et trav plus ambigüEs les unEs que les autres, enfin juste un regroupement d'individus uniques, fabuleux, que mes notes ne peuvent que mettre dans des cases trop petites.

Une surprise au bord de la route

J'ai couru, après la semaine à Paris, pour partir à Grenoble rejoindre les copines qui partaient à Barcelone en camion. Heureusement le stop s'est bien passé, alors nous sommes parties dans la bonne humeur et presque à l'heure.

Une longue route. Nous chantons, écoutons de la musique, faisons des pauses pour manger les bonnes choses emportées, changeons de place régulièrement, dormons en empruntant les épaules ou genoux pour poser notre tête. Nous nous arrêtons pour la nuit au sud de la France au bord de la mer, plongeant dans l'eau avant de repartir. Au deuxième jour, passage de frontière : nous restons bloquées une heure, les douaniers espagnols étant convaincus que nous avons de l'herbe - alors que, soyons rationelLEs : même si nous en voulions, ce serait plus logique d'en acheter en Espagne, ça coûte nettement moins cher. Après nous avoir fait vider nos sacs, ils nous laissent repartir, visiblement déçus de n'avoir rien trouvé. Me laissant surprise de réaliser que les douaniers ne parlent aucune autre langue que la leur, alors que logiquement ils doivent communiquer avec des gens de partout (ou alors ils font très bien semblant).

Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons dans une station-service pour téléphoner, je m'éloigne me dégourdir les jambes, rejoins une copine qui a trouvé un tas de vêtements au bord de la route. Elle me montre ses découvertes, m'offre une paire de guêtres superbes puis je remue un amas de tissu blanc - avant de réaliser que cette masse informe est une robe de mariée. Neuve, à ma taille tant qu'à faire, et plutôt jolie dans le style meringue. Nous nous ébahissons encore lorsque la camion reprend la route, et les gens à la queerution s'ébahiront de même lors des soirées où je la porterai - après quelques aménagements : déchirer la couture arrière pour pouvoir marcher librement, et me faire le maquillage noir et rouge d'une mariée enfuie, et puis la coiffure bien sûr. Ça y est, une bonne partie de mon crâne est tondue. C'est mieux car il fait très chaud, et puis j'en profite pour laisser des douleurs tomber avec les longues mèches.

Mes amiEs saluent le changement avec enthousiasme, l'un me lançant "bienvenue chez les punks !" et la plupart venant gratouiller le crâne ainsi découvert. J'aime bien. J'improvise plein de coiffures bizarres, pis j'ai gardé quelques longs cheveux au milieu avec lesquels je n'arrive pas à me faire une tresse africaine comme je voulais, mais qui me laissent ma tête "normale" pour faire du stop ou passer anonyme.

En tous cas, le look fera un effet incroyable sur une italienne qui me draguera effrontément le mardi soir, puis aux gens qui me suggèreront de monter sur la scène où se déroulent des performances - mais je n'ai pas envie, je m'amuse assez à caresser de mon éventail de plumes rouges ceux qui marchent sur ma robe pour les faire bouger.

Je porte la robe également à la soirée du samedi, mais je me change au milieu de la soirée pour pouvoir danser - et la fille à qui je l'offre le lendemain est ravie, elle en rêvait depuis des années et elle s'exclame que ça lui évoque beaucoup de mises en scène sexuelles.

Trouver une robe de mariée en allant à la queeruption, c'était un bon présage je trouve. Juste décalé comme il faut.

Présentation

J'ai commencé à ouvrir les pages de mon carnet intime lors de mon passage à la non-exclusivité amoureuse, parce que j'avais besoin de poser des mots sur ce que je vivais et de le partager. J'aime garder ici des traces de moi, parce que je suis souvent surprise de retrouver longtemps après quelles furent mes pensées et émotions à un moment donné... ma démarche ignore toute pudeur, soyez prévenu.e.s. Ainsi donc, voici mes amours, ma vie en squat, et quelques réflexions politiques.